« Donner la parole aux voix minoritaires et non orthodoxes » - Entretien avec Pierre Carles

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Nasser Rebaï

Chercheur associé
UMR PRODIG

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« Donner la parole aux voix minoritaires et non orthodoxes »

Rencontre avec Pierre Carles

          Pierre Carles est un réalisateur de documentaires français qui, depuis trente ans, est spécialisé dans la critique des médias. Parmi ses documentaires les plus importants, Pas vu pas pris (1998), Enfin pris ? (2002), Fin de concession (2010) ou Hollande, DSK, etc. (2012) mettent en évidence la collusion entre certains responsables de l’information et divers représentants des élites politiques et économiques françaises. Son travail, qui s’appuie sur les théories du sociologue Pierre Bourdieu au sujet de l’influence des médias dans la diffusion d’une pensée dominante d’inspiration néolibérale et ultra-sécuritaire, l’ont également amené à s’interroger sur le regard de la presse française sur les Amériques et plus particulièrement sur la Colombie et l’Equateur. Dans cet entretien, il nous propose plusieurs clés de lecture pour reconsidérer notre vision des Amériques.

Entretien réalisé durant les mois d’avril et de mai 2018 par Nasser Rebaï, Géographe, Docteur de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Chercheur associé à l'UMR PRODIG et membre du Comité de Rédaction de RITA.

Nasser Rebaï : Pierre Carles, quelle est votre relation aux Amériques ?

Pierre Carles : Enfant et adolescent, dans les années 1970, j’ai vécu au Chili et en Colombie. Au Chili, ma mère française et son compagnon chilien militant du Mouvement de la Gauche Révolutionnaire (MIR)[1] ont été actifs dans la résistance à la dictature d'Augusto Pinochet. L’atmosphère que j’ai connue dans les années 1973-1974 à Santiago était proche, j’imagine, de ce qu’avait dû être celle des maquis urbains français pendant la Seconde Guerre mondiale : réunions clandestines, caches d’armes, transport de militants recherchés dans des coffres de voitures pour les mettre en sécurité à l’ambassade de France, délations, arrestations, disparitions... Puis, ma mère a été expulsée du Chili après avoir échappé de justesse à la disparition dans les prisons secrètes du régime d’Augusto Pinochet. J’avais 12 ans et demi au moment de notre départ. Nous nous sommes retrouvés en Colombie où Dunav Kuzmanich, le compagnon de ma mère, tourna le premier film de fiction colombien racontant l’épisode de la remise des armes des guérillas libérales dans les années 1950 après l’assassinat du leader progressiste Jorge Eliécer Gaitán[2]. La plupart des chefs guérilleros libéraux ont été assassinés par des sicarios (sicaires, ndlr) à la solde des Conservateurs. C’est un des épisodes de la Violencia[3] qui n’a jamais cessé de se manifester dans l’histoire contemporaine de la Colombie.

Trente ans plus tard, après être devenu réalisateur de films documentaires en France, je me suis rendu à Caracas pour essayer de comprendre ce qui se passait dans ce pays depuis l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chavez, notamment en matière de guerre médiatique. Hugo Chavez avait été victime d’un coup d’Etat avorté en avril 2002, durant lequel les grands médias audiovisuels privés avaient joué un rôle important pour naturaliser ce coup de force. Ce travail d’enquête sur cette manipulation médiatique aurait dû figurer dans mon long-métrage Fin de concession (2010), avant qu’on ne s’aperçoive, au montage, qu’il n’avait pas sa place dans le récit.

Quelques années plus tard, grâce au mensuel Le Monde diplomatique, des milliers d’internautes nous ont donné de l’argent pour réaliser un film en Amérique latine. Après avoir réalisé un premier documentaire intitulé Les ânes ont soif (2015) sur le traitement par la presse française de la visite en France du président équatorien Rafael Correa en 2013, nous sommes allés en Equateur, avec Nina Faure, tourner On revient de loin (2016). Notre but était d’observer ce qu’était devenu ce pays ces dernières années avec ce président progressiste. Peu de temps auparavant, j’avais aussi démarré un travail sur la guérilla des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC), l’un des derniers grands maquis communistes de la planète avec l’Armée de Libération National (ELN), également colombien. L’objectif était de retracer l’histoire de ce mouvement de résistance d’origine paysanne qui s’apprêtait à rendre les armes à ce moment-là. J’ai réalisé une quinzaine d’entretiens avec des responsables des FARC présents à La Havane au moment des négociations qui ont conduit à la signature d’un accord de paix avec le gouvernement colombien en 2016[4]. Je suis également allé les filmer dans le maquis, en Colombie, avant qu’ils n’en sortent. Comme il ne s’agissait que de repérages, le film reste à tourner. Cela devrait être mon prochain long-métrage.

NR : Justement, pourquoi mener ce projet en Colombie ? Quel point de vue souhaitez-vous défendre sur le conflit et sur la politique contemporaine dans ce pays ?

PC : Déjà rappeler qu’il existe un conflit armé en Colombie depuis plus d’une cinquantaine d’années et que les guérilleros sont avant tout des militants communistes combattant les abus de pouvoir des latifundistes, de riches propriétaires terriens, s’opposant à un Etat longtemps lié à ces derniers, et non pas des « narco-terroristes » comme les grands médias en Amérique comme en Europe les ont souvent qualifiés même si les FARC ont bel et bien taxé les trafiquants de drogue comme d’autres entrepreneurs dans leurs zones d’influence. Bref, proposer un autre son de cloche sur ces maquisards que celui que l’on a longtemps entendu, notamment au moment de l’arrestation et de la détention par les FARC de la candidate à la présidence de la République Ingrid Betancourt. Mais le mieux, c’est peut-être d’attendre que le film soit fini.

NR : Vous avez également défendu un point de vu singulier dans vos deux films sur l’Equateur : vouliez-vous, comme vous l’avez déjà dit, assumer votre « démarche propagandiste[5] » ?

PC : On confond souvent le fait d’être partisan avec le fait de ne pas dire la vérité. Se montrer partisan ne signifie pas forcément mentir. Avec les gens avec qui je travaille, nous avons tenté depuis une vingtaine d’années d’essayer de donner, de temps à autre, la parole à des voix minoritaires, dissidentes, non-orthodoxes qui nous semblaient importantes. Ces voix-là, il faut les soutenir si l’on veut qu’elles aient une chance d’être entendues et que ces propos fassent éventuellement l’objet d’une discussion, d’un débat, voire de critiques. S’il s’agit de propos peu entendus, allant à l’encontre de certaines idées reçues, il faut d’abord leur donner la possibilité d’être prononcés ou exposés dans de bonnes conditions. C’est ce que ne voulait pas entendre l’animateur de télévision Daniel Schneidermann lorsqu’il a invité le sociologue Pierre Bourdieu sur le plateau de son émission Arrêt sur images il y a une vingtaine d’années[6]. Il estimait que les analyses du sociologue ne devaient pas avoir la possibilité d’être développées par ce dernier dans un dispositif qui lui aurait été trop favorable. Il fallait absolument que des « contradicteurs » le coupent en direct. Comme s’il n’y avait pas de rapports de force en jeu dans ce genre d’émission, comme s’il n’existait pas de paroles dominantes et des propos dominés dans l’espace public. Or il nous semble qu’il faut aider ces derniers à se faire entendre pour créer les conditions d’un débat véritablement démocratique. C’est rarement le cas, malheureusement.

NR: Quel bilan tirez-vous de votre documentaire « On revient de loin » ?

PC : Avec les moyens relativement faibles qui étaient les nôtres – un long-métrage documentaire coûte en moyenne 400 000 euros alors que le coût global de celui-ci est plutôt de 150 000 euros – il me semble que nous avons fait un travail très correct notamment si l’on tient compte du peu de distance historique que nous avions à l’égard des faits contemporains auxquels nous étions confrontés, avec tout ce qui se déroulait sous nos yeux. Avec Annie González, ma fidèle productrice, Nina Faure et l’équipe du film, nous avons proposé une analyse qui semble plutôt juste de ce qui s’est passé en Equateur pendant les dix ans de présidence (2007-2017, ndlr) de Rafael Correa. Nous avons un peu regretté de n’avoir pas eu le temps d’intégrer dans le film, après sa sortie en salles, les images que nous avions tournées d’une réunion à laquelle assistait Rafael Correa et le nouveau président Lenín Moreno où l’on découvrait la froideur des relations entre les deux hommes bien que Lenín Moreno ait accédé à la présidence avec le concours et le soutien de Rafael Correa. Mais il faut un peu de recul historique pour comprendre ce qui s’est passé entre ces deux leaders politiques aujourd’hui adversaires, ce qu’ils incarnent comme lignes politiques antagonistes, comme visions opposées de la société. Or nous étions pris par le temps. Idéalement, si nous avions eu d’importants moyens financiers, il aurait fallu poursuivre le tournage jusqu’en 2019. Mais ce n’était pas possible : le film a été fabriqué en grande partie grâce à un financement participatif et les donateurs voulaient que nous leur livrions rapidement le résultat de notre enquête en Equateur. Comme quoi, on a beau dire, on n’est jamais totalement indépendant.

NR : Pourtant, ce documentaire a reçu des critiques assez dures[7] ? Comment les avez-vous reçues ?

PC : Certaines personnes en Equateur, notamment dans les milieux de la petite bourgeoisie artistique ou intellectuelle déstabilisée par Rafael Correa, attendaient de nous un film anti-corréiste primaire. Or nous nous sommes contentés de rapporter ce que nous avions observé sur place au cours de nos cinq voyages en 2015 et après nous être beaucoup documentés. Nous étions là-bas, sur place, lorsque le gouvernement a tenté de faire voter une loi taxant fortement les transmissions d’héritages des familles les plus aisées. Les médias privés et l’opposition de droite se sont mobilisés pour faire capoter ce projet en le faisant passer pour « une atteinte à la famille équatorienne ». Ils ont réussi à faire descendre des dizaines de milliers de personnes dans la rue pour s’opposer à ce projet de loi peu de temps avant une visite du Pape en Equateur (en juin 2015, ndlr). Rafael Correa a finalement renoncé au projet alors qu’aucun pays capitaliste ne proposait à ce moment-là – et c’est toujours le cas aujourd’hui – de taxer les héritages et les transmissions de fortunes à un tel niveau. Cette affaire permettait ainsi de tout comprendre de ce qui se passait en Equateur à cette période : il y avait, d’un côté, un gouvernement qui cherchait à faire passer une mesure de justice sociale non sollicitée par la base mais imposée du haut – de manière paternaliste, disons-le – et, de l’autre, des médias privés qui défendaient les intérêts de la haute-bourgeoise et ceux d’une partie des nouvelles classes moyennes qui se retournaient contre un gouvernement à qui elle devait pourtant son ascension sociale ! Enfin, on pouvait également constater l’interférence de la religion dans les affaires du pays alors que l’Etat équatorien est censé être laïc. Toutes les contradictions du corréisme affleuraient donc à la surface à cette occasion. Pourtant, nous partions du postulat que ce projet de loi de taxation d’héritage était une mesure progressiste, chose que ne voulait absolument pas admettre cette fraction de la gauche anti-étatiste équatorienne qui s’était mise à dénigrer notre travail. Ils n’arrivaient pas à comprendre que l’on pouvait avoir un a priori de départ favorable à l’égard de la politique conduite par Rafael Correa tout en révélant ce qui nous semblait problématique ou ce qui pouvait même constituer un échec. Être partisan ne signifie pas se comporter en aveugle. Mais eux, ils l’étaient complètement.

NR : L’Equateur et la Colombie sont au cœur de l’actualité depuis plusieurs semaines, après l’assassinat de trois membres du quotidien équatorien El Comercio par un groupe dissident des FARC[8]. Quel est votre analyse sur ce regain de tension à la frontière de ces deux pays que vous connaissez bien ? Le processus de paix en Colombie, déjà à l’arrêt, peut-il être définitivement enterré ? D’après vous, cela peut-il influencer les prochaines élections présidentielles en Colombie[9] ?

PC : Cette affaire indique que le conflit armé colombien, lié en grande partie à une injuste répartition des terres, à de fortes inégalités sociales et à la faiblesse de l’Etat – dans le domaine de la santé, de l’éducation, du logement, des infrastructures –  sur une grande partie du territoire, est loin d’être terminé. Contrairement à ce que racontent les grands médias qui voudraient présenter la Colombie comme une grande destination touristique pour Etasuniens et Européens, la paix n’est pas encore à l’ordre du jour sur l’ensemble du territoire colombien.  Mais pour faire des affaires, pour faire du commerce, il faut parfois arranger les choses.

NR : Vous parlez plus haut de « voix minoritaires, dissidentes, non-orthodoxes ». Comment jugez-vous alors le traitement de l’actualité américaine par les médias français ?

PC : Il faut distinguer Amérique du Nord et Amérique latine. Et il faut aussi ne pas mettre dans le même sac les grands médias – les médias dominants, du point de vue de l’audience mais aussi probablement de l’influence – et les médias indépendants, relativement marginaux ou du moins minoritaires dans l’opinion publique. D’ailleurs, on ne devrait pas dire « les médias » car ça ne forme pas une entité homogène.

Depuis son accession au pouvoir, les grands médias ne sont pas très tendres avec Donald Trump, mais comme ils ne l’étaient pas non plus avec Silvio Berlusconi ou avec Nicolas Sarkozy à la fin de leurs présidences respectives. Ils n’apprécient guère les puissants n’ayant pas intégré les codes de bonne conduite de la bourgeoisie traditionnelle. Aux USA, ils auraient préféré voir Hilary Clinton diriger le pays. Non qu’elle aurait conduit une politique progressiste d’un point de vue social – elle ne l’aurait pas fait – mais parce qu’elle aurait mené une politique impérialiste plus discrète, moins « vulgaire ». Elle aurait poursuivi la politique militariste de ses prédécesseurs mais en y mettant les formes. Donald Trump, lui, rend trop visible l’entreprise de domination des USA sur le reste du monde. Mais la pire chose pour les grands médias aurait été l’arrivée au pouvoir de Bernard Sanders. Si ce dernier l’avait emporté et s’était mis à appliquer son programme progressiste, ils auraient été impitoyables avec lui. Tout ce qui s’apparente de près ou de loin à du socialisme – et ne parlons pas de communisme ou de collectivisme – est dénigré par les grands médias.

En ce qui concerne l’Amérique latine, il faudrait un livre entier pour évoquer l’hostilité, ou le silence des grands médias dans le meilleur des cas, à l’égard des gouvernements ayant tenté de restaurer leur souveraineté sur leurs ressources naturelles en vue de mieux redistribuer le fruit de ces richesses à la majorité de la population. Qui parle du « miracle bolivien » ? Pourquoi n’y a-t-il pas de documentaires ou de reportages à la télévision française sur l’incroyable bond social et économique opéré par la Bolivie depuis l’arrivée au pouvoir d’Evo Morales ? On ne peut pas dire que nos chaînes de télévision se soient précipitées sur ce sujet.  

NR : D’après vous, y a-t-il néanmoins des médias français avec une analyse intéressante ou originale de l’actualité latino-américaine ?

PC : A l’exception du Monde diplomatique, je n’en vois pas beaucoup. L’émission Là-bas si j’y suis, sur France Inter, a réalisé en son temps (1989-2014) des reportages passionnants sur l’Amérique latine, mais elle n’est plus produite ni diffusée par la radio publique France Inter[10]. On lit aussi parfois des articles intéressants dans CQFD, La Croix ou L’Humanité (sous la plume de Cathy Ceïbe) ainsi que dans Le Courrier (Genève).

NR : Que dire alors de ce que l’on a coutume d’appeler les « grands quotidiens nationaux », notamment Libération et Le Monde, et de leur regard sur l’Amérique latine des dernières années ?

PC : Paulo Paranagua du journal Le Monde et responsable des pages « Amérique latine » pour ce quotidien, ancien militant d’extrême-gauche, n’assume pas trop ses engagements de jeunesse. Aussi, comme bon nombre de repentis, il se sent tenu d’en faire plus que ce qui lui est demandé pour montrer qu’il a « changé ». Tout ce qui est assimilé de près ou de loin à du castrisme, à du chavisme ou à du socialisme fait l’objet de dénigrement de sa part. Même chose pour le journal Libération : on a l’impression qu’ils doivent se justifier de ne plus être un journal d’extrême-gauche et se sentent tenus de taper sur tout ce qui pourrait rappeler d’une manière ou d’une autre, même lointaine, leur passé.

NR : Vous parliez plus haut de Donald Trump. Son élection a été une surprise : pensez-vous que les grands médias dominants étasuniens ont échoué à faire élire H. Clinton ? Ne faut-il pas constater ici les limites du « pouvoir des médias » ?

PC : Ces grands médias ont surtout réussi à barrer la route au candidat progressiste Bernard Sanders lors des primaires du Parti Démocrate. Or les sondages donnaient le candidat du Parti Démocrate vainqueur de Donald Trump s’ils s’étaient affrontés au deuxième tour de la Présidentielle étasunienne.

NR: De plus en plus, les réseaux sociaux, les blogs ou les sites d’information  « alternatifs » offrent des points de vue différents sur l’actualité et la connaissance du monde. Pensez-vous que cela puisse contribuer à limiter le pouvoir des médias dominants, notamment dans les Amériques ?

PC : Il ne faut pas surestimer leur audience ni leur influence. Ces médias dits « alternatifs » ne constituent pas aujourd’hui une véritable alternative aux grands médias, ce que je déplore. Ils ne représentent qu’une goutte d’eau dans le paysage médiatique.

NR: Il a déjà été vu, en France comme dans les Amériques, que de nombreux journalistes s’engageaient en politique. Et vous ? Avez-vous l’ambition de « changer de pouvoir » ?

PC : Il me semble que mon engagement politique passe par la réalisation ou la coréalisation de films comme ceux que nous fabriquons depuis une vingtaine d’années avec C-P Productions ou avec d’autres comparses. C’est ma façon de militer. Et c’est aussi là que je me sens le plus utile et efficace.



Notes de fin

[1]Parti d’extrême gauche, de tendance marxiste-lenisiste, ayant soutenu Salvador Allende dans son accession au pouvoir sans avoir été membre cependant de l’Unité Populaire (UP), la coalition qui réunissait plusieurs partis et mouvements de la gauche chilienne de l’époque et qui fit de Salvador Allende son candidat pour la présidentielle.

[2] Figure centrale du Parti Libéral Colombien (PLC) et de la gauche colombienne dans la première moitié du XXe siècle.

[3] Période de guerre civile en Colombie qui s’étala de 1948 au début des années 1960. L’assassinat de Jorge Eliécer Gaitán par l’élite conservatrice en fut l’élément déclencheur. Au cours de cette période, conservateurs et libéraux s’opposèrent de manière extrêmement violente.

[4] Les négociations pour la paix entre les FARC et le l’Etat colombien ont commencé en septembre 2012 au cours de la présidence de Juan Manuel Santos (2010-2018) et ont principalement eu lieu à La Havane. Ces négociations ont abouti, le 24 août 2016, à un accord définitif pour mettre fin au conflit et construire une paix durable en Colombie sous réserve d’une ratification populaire. L'accord fut signé à Carthagène des Indes par Juan Manuel Santos et Rodrigo Londoño, alors commandant en chef des FARC, le 26 septembre 2016 mais il fut finalement rejeté par référendum le 2 octobre suivant, 50,2% des Colombiens se prononçant contre la paix avec les FARC.

[5] https://www.revue-ballast.fr/pierre-carles-demarche-propagandiste-lassume/

[7] https://blogs.mediapart.fr/saintupery/blog/051216/equateur-les-post-verites-de-pierre-carles-et-nina-faure

[8] http://www.rfi.fr/ameriques/20180417-colombie-assassinat-journalistes-equatoriens-ebranle-le-processus-paix

[9] La fin de cet entretien a été réalisée quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle en Colombie  qui a eu lieu le 27 mai 2018. Le candidat de droite, Iván Duque, proche de l’ancien président Álvaro Uribe (2002-2010), a finalement été élu président de la République de Colombie le 17 juin 2018 en obtenant 54% des voix.

[10] https://la-bas.org/radio.


Pour citer cet article

Nasser Rebaï, "Donner la parole aux voix minoritaires et non-orthodoxes" – Entretien avec Pierre Carles, RITA [en ligne], N°11 : juillet 2018, mis en ligne le 16juillet 2018. Disponible en ligne: http://revue-rita.com/rencontre-11/donner-la-parole-aux-voix-minoritaires-et-non-orthodoxes-entretien-avec-pierre-carles-nasser-rebai.html