Le Canada et le développement des énergies renouvelables aux Antilles

Résumé

Cet article s’intéresse aux relations qu’entretient le Canada, et plus particulièrement le Québec, avec les pays des Antilles, à travers le cas du développement des énergies renouvelables dans ces îles. Il s’agit de montrer que malgré la position dominante du Canada dans ce domaine, ce pays se tient en retrait dans cette sous-région américaine. Ce choix aboutit plus largement à la perte d’une opportunité de positionnement géoéconomique et géopolitique à l’échelle des Amériques.       

Mots clés : Énergies renouvelables ; Antilles ; Canada, Québec ; Politique étrangère ; Coopération internationale ; Géographie de l'énergie.

Abstract

In this article, we are interested in the relationship between Canada, particularly Quebec, and the Caribbean countries, with an analysis of the development of renewable energies in the West Indies. The goal is to demonstrate that despite Canada's leadership in this theme, the country has not take advantage of this opportunity to strengthen its presence and influence in this sub-region. On the other hand, we point out that Canada seems to be immersed in its approach to assisting certain Caribbean countries by losing the opportunity to position geo-economically and geopolitically within this island subregion.

Keywords: Renewable Energies; West Indies; Canada, Quebec; Foreign Policy; International Coopration; Geography of Energy.

Resumen

En este artículo, nos interesamos en la relación entre Canadá, particularmente Quebec, y los países del Caribe, desde el punto de vista del desarrollo de las energías renovables en las Antillas. El objetivo es demostrar que a pesar de liderazgo de Canadá en este tema, el país no ha aprovechado esta oportunidad para fortalecer su presencia y su influencia en esta subregión. Al contrario, ponemos en evidencia que Canadá parece inmerso en el enfoque asistencialista hacia los países del Caribe, dejando de la lado la ocasión para posicionarse geo-económica y geopolíticamente en esa subregión insular.

Palabras claves: Energías Renovables; Antillas; Canadá, Quebec; Política exterior; Cooperación internacional; Geografia de la energía.

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Xiomara Lorena Romero Pérez

Doctorante en géographie, en aménagement urbain et en droit
Université Sorbonne Nouvelle-Paris III, IHEAL-CREDA et Université El Externado de Colombie

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Le Canada et le développement des énergies renouvelables aux Antilles

 

Introduction

            En 2015, le Canada a célébré le vingt-cinquième anniversaire de son adhésion à l’Organisation des États Américains (OEA) en tant qu’État membre. Cet événement fournit l’occasion d’examiner les relations entre ce pays et d'autres États de la région. Nous nous intéressons aux relations qu’entretiennent le Canada et la province du Québec avec 13 États des Antilles : Antigua-et-Barbuda, Aruba, Barbade, Cuba, Dominique, Grenada, Haïti, Jamaïque, République Dominicaine, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, et la République de Trinité-et-Tobago(1) (Figure 1). Cet intérêt se justifie par les liens étroits et anciens que le Canada, et surtout le Québec, maintiennent avec certains pays antillais. Ces liens sont fondés sur des relations géographiques, historiques et culturelles (Momsen, 1992 ; Gosselin & Mace, 1993 ; Mace, 1994). Ils s’expliquent aussi par le fait que les Antilles sont la seule sous-région américaine où le Canada fait preuve d’une influence avérée et d’un engagement réel et constant (Daudelin et Dawson, 2008 ; Rochlin, 2012).

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Figure 1. Carte des Antilles.
Source : Leclerc (2007).

Pourtant, ces relations sont paradoxales. D'une part, le rapprochement du Canada vers les Antilles s’organise autour de l’aide publique au développement (APD) et, dans une moindre mesure, autour de la consolidation de relations commerciales bilatérales. D'autre part, la coopération du Canada avec les Antilles se concentre sur quelques États, et plus particulièrement Haïti. Elle ne bénéficie pas à l'ensemble de cette sous-région insulaire. Enfin, l'intérêt du Canada pour les Antilles se borne à certains secteurs. Il concerne principalement le secteur de l'humanitaire. Les activités de coopération délaissent d'autres secteurs stratégiques pour le développement des pays des Antilles dans lesquels le Canada pourrait apporter des ressources économiques et financières mais aussi du transfert de connaissances, de la technique et du savoir-faire.

Dans ce contexte, nous nous demandons si malgré ces limites, la participation canadienne au développement des énergies renouvelables (EnR) aux Antilles est légitime. Il s’agit de souligner les raisons pour lesquelles le Canada et le Québec pourraient éprouver de l’intérêt à y participer. Dans un premier temps, nous aborderons la situation énergétique aux Antilles et au Canada, et la dimension favorable et stratégique des EnR. Ensuite, nous analyserons les politiques et les moyens déployés par le Canada pour développer les relations avec les pays des Antilles. Il s’agira notamment de savoir si ils sont suffisamment solides pour servir de base à l’intégration des EnR.

I. Une complémentarité encore inexplorée dans le domaine des EnR

            La caractéristique fondamentale des EnR est celle d’être des sources d’énergie qui se reproduisent rapidement. Aujourd’hui, ces énergies se classifient en énergies modernes comme l’énergie solaire, éolienne, hydraulique et géothermique, et énergies traditionnelles comme les énergies de biomasse (Observatoire des Energies Renouvelables – Observ'ER, 2007). Notre intérêt pour la thématique des EnR réside dans l’importante promotion et la mise en œuvre dont elles bénéficient dans le contexte international. Ainsi, l’année 2012 a été déclarée par l’ONU année internationale de l’énergie renouvelable et la décennie 2014-2024, comme celle de l’énergie durable.

Le Canada et les Antilles occupent une position très différente à l’égard des EnR. Alors que le Canada est pionnier dans la production de quelques-unes d'entre elles, ces ressources sont sous-exploitées aux Antilles. Ces pays pourraient-ils être complémentaires ? La question mérite d’être approfondie autant à la lumière du potentiel dont disposent les Antilles en termes d’EnR qu’à celle de l'expérience dont le Canada dispose en matière d’exploitation de certaines de ces énergies. 

            A. Les Antilles: un grand potentiel de production des EnR attendant un partenariat stratégique pour son développement

La production des EnR et leur participation à l’approvisionnement énergétique constituent une préoccupation centrale à l’échelle mondiale » Toutefois leur progrès est assez timide. En 2014, les EnR ont apporté 19,2% à la demande énergétique mondiale et en 2015 elles couvraient 23,7% à la production mondiale d’électricité (Sécretariat de REN21, 2016: 18)(2). Aux Antilles, cette participation est bien moindre. En 2012, la réponse à la demande énergétique par les EnR au sein des pays de la Communauté Caribéenne (CARICOM), dont la plupart sont des pays antillais(3), n’a été que de 3% et la participation de ces énergies dans le mix électrique n'a pas dépassé 8% (Herbet, 2013: 7).

Les pays des Antilles ne sont perçus généralement que comme des demandeurs d’énergie. La plupart de ces États dépendent du pétrole pour répondre à leurs besoins énergétiques. Pourtant, ce combustible fossile n’est produit que par la République de Trinité-et-Tobago, Cuba, ainsi que dans une bien moindre mesure Aruba, la Jamaïque et la Barbade. D'ailleurs, seule Trinité-et-Tobago peut à la fois satisfaire sa propre demande et exporter le surplus de sa production (Administration des Informations d'Énergie des États-Unis – EIA).

En revanche, comme on peut l’apprécier dans le Tableau 1, le potentiel des EnR aux Antilles est important tant sur le plan de la quantité que sur celui de la variété. De plus, en 2013 la Banque Mondiale (BM) a signalé que le contexte volcanique des petites Antilles rendait favorable la production d’énergie géothermique dans l'ensemble de la sous-région insulaire (Jayawardema, Berman, Shekhar Singha, Hutter, & Bayarsaikhan, 2013: 9-10).

Tableau 1. Potentiel des EnR dans les pays des Antilles en 2014
Sources : Agence Internationale des Énergies Renouvelables (IRENA, 2012), Programme Caribbean Sustainable Energy Roadmap and Strategy (C-SERMS) (Ochs, Konold, Auth, Musolino, & Killen, 2015: 56) et Laboratoire National des Energies Renouvelables du Bureau d'Efficacité Énergétique et d'Energies Renouvelables du Départament d'Energie des Etats Unis (NREL, mars 2015)

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Cependant, malgré ce potentiel important d'EnR dans les pays des Antilles, la capacité totale installée de ces énergies est assez réduite (Tableau 2).

Tableau 2. Capacité énergétique installée des EnR dans les Antilles
Source : C-SERMS (Ochs, Konold, Auth, Musolino & Killen, 2015) et NREL (2015) pour Aruba.


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La lenteur du développement des EnR dans les pays antillais ne s’explique pas par l’absence de sources d’EnR, mais plutôt par l’existence d’autres obstacles. En 2004, la Commission Économique pour l'Amérique Latine et les Caraïbes (CEPAL) avait identifié cinq obstacles encore pertinents aujourd’hui (CEPAL, 2004: 89-93). L’absence de données sur les EnR, le manque de savoir-faire, la déficience des techniques locales freinent l’entreprise de nouveaux projets et les efforts d’interconnexion des projets existants. À cela s’ajoute l’usage peu efficient de la bagasse de la canne à sucre pour produire de l’énergie issue de la biomasse. D'autres obstacles découlent de l’absence de régulation intégrée du secteur énergétique, et particulièrement du sous-secteur des EnR, du manque d’adaptation de la législation existante, et de la trop faible clarté institutionnelle. Les États se plaignent aussi de ne pas disposer des ressources économiques nécessaires et de ne pas avoir accès aux financements internationaux pour entreprendre des projets d'EnR, ou même pour entretenir les infrastructures existantes. Enfin, il existe également des barrières sociales à l'utilisation des EnR et à leur acceptation.

La CARICOM a pourtant fixé des objectifs ambitieux à ses pays membres : ceux-ci devraient intégrer les EnR à hauteur de 20% de leur production énergétique dès 2017, de 28% en2022 et de 47% en 2027. Ces objectifs convergent avec ceux qu’à fixés la communauté internationale et ils sont également comparables avec le paquet climat-énergie de l'Europe. Néanmoins, ils semblent excessivement ambitieux pour les pays des Antilles. Sans aucun doute, pour atteindre ces objectifs, ces derniers auront besoin des partenaires stratégiques qui les aideront à dépasser les obstacles rencontrés, à promouvoir le développement des EnR. Le Canada et notamment la province de Québec apparaissent comme des partenaires légitimes. Quels sont leurs atouts pour ce projet dans la région ? Sont-ils désireux de s’impliquer dans ce développement ?

           B. Le Canada : un pionnier expérimenté dans la production de plusieurs EnR

En 2014, le Conseil Mondial de l’Énergie (CME) a classé le Canada comme 6ème État dans l’indice de résolution du trilemme énergétique, après la Suisse, la Suède, la Norvège, l'Angleterre et le Danemark. Cet indice identifie les pays qui ont réussi à trouver un équilibre entre la réponse et la demande énergétique, qui utilisent des systèmes énergétiques plus durables pour la population et qui encouragent la compétitivité de leurs économies sur le long terme. De plus, le Canada a été classé 1er en sécurité énergétique et 2ème en équité énergétique derrière les États-Unis (CME, 2014).

À l’égard des EnR, la situation du Canada est assez favorable. En 2012-2013, il était classé 3ème pays producteur mondial d’énergie hydro-électrique, après la Chine et le Brésil. Il était aussi 5e producteur de bioéthanol, derrière les États-Unis, le Brésil, l'Union Européenne et la Chine. Il occupait le rang de 7ème producteur général des EnR, derrière la Chine, l'Inde, les États-Unis, le Brésil, le Nigeria et l'Indonésie. Enfin, il disposait de la 9ème place en termes de capacité installée d’énergie éolienne après, entre autres, la Chine, les États-Unis, l'Allemagne, l'Espagne et l'Inde (Ministère des Ressources Naturelles du Canada – MRNC, 2014).

En 2012, 62% de l’électricité canadienne provenait des EnR dont 59% de l’énergie hydraulique (MRNC, 2014: 80). Bien qu’elles soient moins développées, l’énergie éolienne et la biomasse contribuent quand même à hauteur de 3% à la production électrique (Observ’ER, 2013: 15). Le Canada a fait des efforts pour accroître sa production énergétique éolienne et solaire, lesquelles ont augmenté de 40% entre 2002 et 2012 (Conférence des ministres de l’Energie et des Mines, Yellowknife, Territoires du Nord-Ouest, 2013: 6-7). Au début de 2013, l’énergie éolienne produisait 6201 MW au moyen de 170 parcs et l’énergie solaire photovoltaïque atteignait une production de 1210 MW. Par ailleurs, la production de géothermie au Canada était de 1420 GM en 2010.

Cependant, même si les résultats des EnR semblent positifs à première vue(4), les énergies fossiles continuent d’occuper une partie importante de la réponse à la demande énergétique au Canada. Dans la production d’électricité, le mix énergétique se répartit comme suit : 62% pour les EnR, 15% pour l’énergie nucléaire et 23% pour le pétrole (Observ’ER, 2013). Pour sa part, la production totale d’énergie primaire est répartie entre 2% pour le nucléaire, 4% pour le gaz naturel liquéfié, 8% pour le charbon, 12% pour les EnR(5), 34% pour le gaz naturel et 41% pour le pétrole (MRNC, 2014: 15).

Le Québec, pour sa part, produit 97% de sa consommation électrique à partir des EnR. 94,3% provient de l’hydroélectricité, 2,7% de l’énergie éolienne et 0,6% de la biomasse. Il est le 4e producteur mondial d’hydroélectricité. De plus, les biocombustibles locaux participent à hauteur de 7% dans la demande énergétique hors électricité. Cependant, la demande en électricité est plus accentuée et la participation des énergies fossiles continue de dominer le panorama. Effectivement dans le total de la demande énergétique québécoise de 40,3 millions de Tep(6), 47% est satisfaite par les EnR, et le reste par les énergies fossiles (Ministère de l’Énergie et des Ressources Naturelles du Québec – MERNQ, 2015).

Malgré son expérience précieuse en matière d’EnR, le Canada privilégie un seul marché énergétique, celui des États-Unis. En 2013, les exportations totales du secteur énergétique ont atteint un total de 128 milliards de dollars. 92% de ces flux sortant étaient à destination des États-Unis. 117 milliards de dollars proviennent de la vente des produits pétroliers et gaziers à ce pays, et environ 2 milliards de dollars sont issus du commerce des EnR avec le voisin frontalier (MRNC, 2014: 5). En termes d’importations, les chiffres connaissent une diminution mais le Canada cible toujours le marché des États-Unis. Le Canada a importé 55 milliards de dollars en produits fossiles, dont 48% proviennent des États-Unis (MRNC, 2014: 5). En revanche, malgré la proximité géographique les liens commerciaux entre le Canada et les pays des Antilles sont inexistants dans ce secteur (Cruse & Rhiney, 2013) (Agence Centrale du Renseignement des Etats-Unis (CIA, 2014).

La situation est semblable concernant le Québec. Toutefois, à la fin de l'année 2014 cette province a adopté une nouvelle politique énergétique pour la décennie 2016-2025. L’un des principaux objectifs est d’accroître sa domination sur le plan des EnR, sans limiter ce but à l'échelle national. Les pays des Antilles pourraient donc faire partie de cette initiative (MERNQ, 2015)(7).

Outre le marché des ressources des EnR, le Canada et le Québec ont aussi un cadre institutionnel bien structuré pour ce type d'énergies. L’innovation la plus récente a été la création en 2009 d’un Fonds National pour l’Énergie Propre, destinée à soutenir le développement des nouvelles technologies énergétiques de pointe. Ce fonds possède un budget de 205 millions de dollars (MRNC, 2015). Par ailleurs, le Canada est chef de file dans la production des initiatives stratégiques en EnR. Le programme éco-ÉNERGIE et le programme d’encouragement à la production d’énergie éolienne comptent au nombre des plus reconnus. En sus de ces programmes étatiques, les provinces adoptent aussi des programmes de compensation écologique, d’approvisionnement à la demande, d’offre standardisée en matière d'énergie renouvelable, de tarifs de rachat garantis et des normes sur le pourcentage des ventes d’électricité́ issue de sources renouvelables (MRNC, 2014: 9).

Enfin, le Canada fait partie de l’Accord de Mise en Œuvre sur le Déploiement des Technologies d'Énergie Renouvelable (AMO-DTER) de l’Agence International de l'Énergie (AIE). Celle-ci a pour but d’encourager les initiatives pour la promotion des EnR et le partage des connaissances. Cependant, bien que les Antilles disposent d’une certaine proximité régionale avec le Canada, il n’existe pas d’accord spécifique avec ces pays. L'accord existant ne concerne que l'Allemagne, l'Angleterre, le Danemark, la France, l'Irlande, le Japon et la Norvège (MRNC, 2012). Cette absence d'accord ne signifie pas pour autant que l'engagement canadien dans le développement des EnR dans les pays des Antilles ne peut pas s’affirmer davantage. Bien au contraire, il peut se développer, si l’on considère l'intérêt géopolitique du Canada et du Québec pour cette sous-région insulaire. 

II. Un accroissement de l'engagement canadien viable et stratégique

            L'intérêt pour la relation entre la géographie et l'énergie a émergé dans les années1950. Les premiers manuels de géographie qui traitent explicitement la question sont ceux de George, Géographie de l'énergie (1950), de Gottmann, Les marchés des Matières Premières (1957), de Chardonnet, Les sources d'énergie (1962) et de Manners, La géographie de l'énergie (1964). Aujourd'hui, on peut identifier clairement au moins trois axes de recherche : la géo-économie, qui s'occupe principalement des flux marchands entre les pays producteurs et les pays consommateurs, la géopolitique, qui s'intéresse surtout aux relations de pouvoir qui traversent les différentes échelles concernées par ces ressources, et enfin, la géographie environnementale, qui s’intéresse spécialement à l'impact de la production, de la distribution et du transport énergétique sur les écosystèmes. De notre point de vue, il faut mettre en valeur ces différents aspects à travers les relations qu’entretient le Canada avec les pays des Antilles. D'abord, comme nous l'avons signalé, la complémentarité des contextes énergétiques de ces différents pays se prête à une telle analyse. Ensuite, le domaine des EnR constitue un domaine propice au renforcement de l’influence du Canada et du Québec dans les Antilles par le biais d’un positionnement géoéconomique et géopolitique face à l'hégémonie étasunienne en Amérique Latine et dans les Caraïbes.

Le Canada et le Québec peuvent tirer parti de leurs outils traditionnels de politique étrangère et de relations internationales en les appliquant aux Antilles. Par exemple, ce renforcement des liens peut passer par le versement des aides publiques au développement, en ciblant, cette fois, le développement des EnR. Toutefois, même en l’absence d’un renforcement de ces outils, le Canada est en mesure de participer davantage et de manière plus active au développement des EnR aux Antilles.

             A. Un premier pas : inclure les EnR comme une priorité des aides publiques au développement

 Sur le plan des APD, le Canada se classe comme quatrième partenaire stratégique de l'Amérique latine et des Caraïbes, autant pour le montant des aides versées, que pour la priorité que cet État octroie à cette région.

Tableau 3. Classement des cinq premiers pays de l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) qui contribuent à l’APD en Amérique latine et dans les Caraïbes. Moyenne des trois dernières années
Source : Comité d'Aide au Développement (CAD) de l'OCDE.

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Tableau 4. Classement des cinq premiers pays de l'OCDE qui allouent le pourcentage le plus important de leur APD à l'Amérique latine et aux Caraïbes
Source : CAD-OCDE, 2016.

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Cependant en ce qui concerne les pays des Antilles, l’APD et celle que le Canada accorde en priorité à cette sous-région se limite à certains de ses pays.

Tableau 5. Classement des 10 premiers contributeurs de l'APD dans les pays des Antilles
Source : OCDE, 2011-2012.

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Le Canada soutient pourtant depuis longtemps des organisations multilatérales contribuant aux projets de développement des Caraïbes sans s’occuper exclusivement des EnR. Les exemples de la Banque Interaméricaine de Développement (BID) et de la Banque Caribéenne de Développement (BCD) retiennent particulièrement l’attention(8).

La BID, créée en 1959, est à présent l’une des principales sources de financement des projets de développement dans l’Amérique latine et les Caraïbes. La BID offre son soutien sous forme de prêts, de dons et de coopération d’ordre technique ou destinée à soutenir le développement de recherches. Elle gère des fonds comme le Fonds Climatique Canadien pour le secteur privé dans les Amériques (FCC). Le FCC a été créé en 2012 avec un budget de 250 milliards de dollars. Son objectif est de favoriser les investissements privés destinés à l’atténuation ou à l’adaptation au changement climatique. Il porte surtout sur des projets de lancement au risque élevé. Néanmoins, les projets d’EnR sont explicitement admissibles à ce fond (Ministère des Affaires Étrangères et du Commerce International du Canada – MAECIC, 2014b). Aux Antilles, les projets d’EnR soutenus par la BID sont nombreux, cependant, d’après l’information disponible, l’apport du FCC a ce sous-secteur est inexistant. L’apport du Canada, sans qu’il puisse être mesuré avec exactitude, n’est présent que quand le projet est financé totalement ou partiellement par l’intermédiaire du capital de la BID. Ces cas sont moins nombreux.

Pour sa part, la BCD a connu un changement important au cours de ces trois dernières années dans le domaine des EnR. La BCD a été créée en 1969 et entretient un lien très étroit avec le Canada puisque ce pays a été l’un des membres fondateurs. De plus, il est classé comme membre non-régional et non emprunteur de la Banque. A l’origine, la BCD avait divers objectifs, mais les EnR ne figuraient pas explicitement parmi eux. Néanmoins, fin 2013, l’Unité d’Énergie Renouvelable et d’Efficacité Énergétique a été créée. Le partenaire stratégique de cette unité est l’Allemagne. Les résultats de cette unité ont pu être mesurés dès 2014. Ses activités se sont centrées sur les politiques et les stratégiques étatiques, la prévision des stimulations et des programmes de développement, et l’identification de formes de financement adéquates pour les projets (BCD, 2015). Pourtant, il manque des données plus précises concernant la participation précise de chaque pays membre.

Par ailleurs, le Canada dispose d'une Agence de Développement International (ACDI) créée en 1968. Cette agence canalise les ressources vers des organisations comme la BCD ou le FCC. Mais certains programmes et projets sont gérés de façon directe avec l'aide des partenaires non multilatéraux. L’ACDI coordonne également un programme régional interaméricain, lequel soutien des activités de développement dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes et cherche à favoriser la croissance économique durable. En outre, dans le secteur de l’environnement, l’ACDI participe à des projets d’EnR. Or, le seul exemple de cette filière en Amérique latine et dans les Caraïbes est celui du projet développé en 2012 en partenariat avec l’Organisation Latino-américaine d’Énergie (OLADE). Cette agence a développé un projet d’EnR pour favoriser l’accès à celles-ci et leur utilisation(9). Quant au Québec, nous n’avons pas pu trouver d'exemples semblables.  

          B. Un deuxième pas : (ré)interpréter la portée de la politique étrangère canadienne et québécoise

Les relations entre le Canada et les Caraïbes ont connu trois impulsions dans l’histoire récente. D’abord, en 1970, lorsque le Premier Ministre canadien M. Pierre-Elliott Trudeau propose une troisième option pour diversifier les relations internationales du Canada centrées sur les États-Unis. La deuxième impulsion s’est produite à la fin de 1989 et s’est concrétisée début 1990 avec l’adhésion du Canada à l'OEA en tant qu’État membre (Stevenson, 2000: 111-183). Le troisième élan s’est produit en 2007 pendant la visite en Amérique latine et dans les Caraïbes du Premier Ministre canadien, M. Stephen Harper. Il a déclaré le nouveau départ pris par le Canada dans son engagement envers les Antilles (MAECIC, 2009). Face à l'absence d'une déclaration similaire de la part de l'actuel Premier Ministre canadien, Justin Trudeau, nous retenons l'année 2007 comme celle d’un traitement particulier de l’Amérique latine et des Caraïbes dans la politique étrangère canadienne. Cette phase est aussi celle à partir de laquelle les Caraïbes, et notamment les pays des Antilles, disposent d'un programme spécial (Daudelin et Dawson, 2008, Rochlin, 2012). La question est donc de savoir si la promotion et la participation du Canada au développement des EnR aux Antilles y sont présentes.

D'après la politique étrangère canadienne, la stratégie envers l’Amérique latine et les Caraïbes  repose sur quatre objectifs qui traduisent son désir de jouer un rôle déterminant dans la région : 1) démontrer la position dominante du Canada sur la scène internationale, 2) accroître son influence dans cette région et faire ainsi progresser ses intérêts, 3) se présenter comme un modèle et promouvoir le marché régional, et enfin, 4) s’associer à des pays partageant des vues similaires pour présenter une position conjointe au sein de la communauté internationale. Pour atteindre ces objectifs, le Canada a établi trois axes autour desquels devraient s’articuler toutes les initiatives vers l'Amérique latine et les Caraïbes : l'accroissement de la prospérité économique dans la région, le renforcement de la démocratie dans les pays de l’Amérique latine et des Caraïbes, et la garantie d’une sécurité commune. Enfin, pour atteindre ces objectifs, le Canada a planifié trois stratégies concrètes : i) le renforcement de ses relations bilatérales et de ses relations avec des organisations multilatérales, ii) le soutien aux partenariats canadiens dans la région et iii) l'accroissement de la présence canadienne dans les pays de l’Amérique latine et des Caraïbes (MAECIC, 2011).

À en juger par les termes en lesquels le Canada a exposé sa politique étrangère envers l’Amérique latine et les Caraïbes, aucun intérêt particulier n’est exprimé concernant pour les EnR. Néanmoins, le désir canadien de se positionner dans la région du point de vue géoéconomique et géopolitique est clair. Le Canada cherche à démontrer qu'il exerce une influence sur la région et veut aussi se présenter comme un modèle à suivre pour ces États. De plus, le Canada se montre prêt à soutenir ses partenaires régionaux et à reconnaître la nécessité d'augmenter sa présence dans la région.

De surcroît, en 2007, le Premier Ministre a mentionné expressément que le Canada devait bâtir « des économies solides et durables » en Amérique latine et dans les Caraïbes. Cette référence est expliquée dans la section « Développement » du site Internet du MAE du Canada. Il est indiqué que pour favoriser ces économies, le Canada prévoit de garantir la viabilité de l’environnement dans les pays bénéficiaires de l'APD. À ce propos, le Canada prévoit aussi le renforcement des capacités de la région ou d'un pays donné en matière de gestion durable des ressources naturelles (MAECIC, 2016a).

Comme mentionné précédemment, le Canada a établi également un programme séparé pour les Caraïbes, principalement adressé aux pays des Antilles, ce qui montre l’intérêt particulier qu’il témoigne pour cette sous-région. En 2008, au moyen du Development Assistance Accountability Act, ou loi d’amélioration de l’assistance canadienne pour le développement, le Canada a réaffirmé son engagement envers les Caraïbes en les conservant au titre des vingt bénéficiaires du programme des aides d’assistance du Canada (Système Économique Latino-Américain et des Caraïbes – SELA, 2012). En 2009, la stratégie pour les Caraïbes a présenté deux objectifs à atteindre : la croissance économique et la sécurité, y compris des actions nécessaires en cas de catastrophes naturelles (Agence Canadienne du Développement International – ACDI, 2009). Dans cette stratégie, la thématique des EnR aux Caraïbes n’est pour autant pas présente. Néanmoins, dans le développement du document, il y a une la mention répétitive de la finalité d’une croissance économique durable aux Caraïbes.

Au programme séparé pour les Caraïbes, s’ajoute un programme d’aide au développement spécifique pour Haïti. Ce programme, en revanche, mentionne expressément l’objectif d’une croissance économique durable. En outre, il classe cet objectif au rang des thèmes prioritaires pour le Canada (MAECIC, 2016b). Aucune des actions visées ne comporte la promotion ni le développement des EnR. L’exemple d’Haïti doit cependant être examiné avec plus d’attention puisqu’en janvier 2015, dans l’évaluation de la coopération Canada-Haïti 2006-2013, deux références explicites sont faites aux EnR. La première des deux paraît au moment d’évaluer la viabilité environnementale du programme. La seconde référence est faite au moment d’évaluer le projet de l'Hôpital La Providence aux Gonaïves, qui fonctionnerait en utilisant des sources d'énergie naturelle (MAECIC, 2014a).

En faisant référence à la politique internationale du Québec, cette déclaration reconnaît l’importance d’une vision régionale de la thématique énergétique (Ministère des Relations Internationales et de la Francophonie du gouvernement du Québec – MRIF, 2006: 1). Néanmoins, dans ce domaine, il paraît que le Québec circonscrit le terme région aux États-Unis et à l’Europe. Il y a toutefois la prévision d'une division séparée au sein de ce Ministère qui regroupe les régions de l’Amérique latine, les Antilles, l'Afrique et le Moyen Orient (MRIF, 2016a). À cet égard dans certains pays de l’Amérique latine et des Caraïbes, tels que le Brésil et Haïti, l’énergie est identifiée comme un secteur de collaboration.

Le Québec a également un Programme de Développement International qui vise l’Amérique latine et les Caraïbes (MRIF, 2016b). Dans les Caraïbes, des pays comme Cuba et Haïti ont été bénéficiaires du soutien québécois pour le développement des projets d’EnR. Concernant Cuba, il y a eu deux projets. Le premier a eu lieu en 2003-2004, pour une durée de six mois. Il s’agissait d’un projet d’EnR, mais il a été impossible d’accéder à davantage de détails. Le second a été développé entre 2005-2006 pour une durée de 11 mois. Il consistait à assurer le recyclage des résidus porcins afin de produire de l’énergie. En Haïti, deux projets ont également vu le jour. Le premier a été développé en 1998-1999, pour une durée de 11 mois afin de travailler sur la production de biogaz. Le second a commencé en 2011 pour une durée de 36 mois : il a pour but la construction d’une microcentrale hydro-électrique à Labrousse.

L'absence d'une mention explicite des EnR dans les stratégies canadienne et québécoise pour l’Amérique latine et les Caraïbes et dans les programmes spécifiques pour les Caraïbes semble contradictoire. En 2010, le Canada avait identifié l’Amérique latine et les Caraïbes comme un marché intéressant dans les domaines des équipements de puissance, des services électriques et des industries du secteur de l’environnement. D’ailleurs, le pays s’est engagé dans le traitement des déchets solides (MAECIC, 2010). Cette année-là aussi, les investissements directs du Canada aux Caraïbes dans le secteur énergétique et les activités connexes représentaient le deuxième secteur d’exportations et d’importations avec des chiffres respectifs de 122.9 et 246.2 millions de dollars (Gauthier, 2011).

Conclusion

       Le retard de développement des EnR aux Antilles n'est pas dû à la carence de ces ressources. Les pays des Antilles n'ont pas pu surmonter des difficultés identifiées depuis des années. Face à ces difficultés, l'établissement de partenariats stratégiques devient indispensable pour les contourner. La possibilité que le Canada devienne un partenaire à ce titre est possible. D'un côté, nous avons démontré que le Canada et notamment la province de Québec sont des pionniers dans le développement de ce genre d’énergies. Le fait que le Canada et le Québec se soient spécialisés dans l’exploitation de l’énergie hydraulique apporte une petite nuance au tableau, sachant que cette ressource est la moins présente aux Antilles. Néanmoins, le Canada est classé comme 7e producteur général d’EnR et, de plus, il possède d'autres atouts en ce qui concerne la promotion et le développement de ces énergies, soit une solide structure institutionnelle et des cadres de régulation innovants.

D'un autre côté, la politique étrangère du Canada et notamment la politique de relations internationales du Québec mettent en évidence l'intérêt qu’éprouve le pays à se positionner dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes, et plus particulièrement aux Antilles. Le Canada se dit intéressé à augmenter sa présence au sein de la région, à exporter son modèle, à diversifier son partenariat avec d'autres États que les États-Unis et l'Union Européenne. Il déclare même être prêt à promouvoir des marchés régionaux. En laissant de côté la discussion sur l'interprétation stricte de l’acception du terme « régional » pour le Canada, on peut dire que les EnR lui fournissent l'occasion de renforcer son influence. Sa proximité géographique, son expérience, ses connaissances et son savoir-faire apparaissent comme des atouts pour son affirmation comme partenaire stratégique des pays antillais.     

Il est temps que les APD canadiennes ainsi que la participation indirecte du pays au développement des Antilles par l'intermédiaire des organisations multilatérales diversifient leur concentration actuelle dans le secteur humanitaire en se tournant vers des secteurs stratégiques de développement. La vision d'assistance que le Canada adopte généralement pour se rapprocher des pays des Antilles, particulièrement en Haïti, doit céder la place à une considération de la sous-région comme partenaire stratégique pour l'accomplissement de ses intérêts et de ses objectifs dans le cadre international.

Le Canada, défenseur et pionnier de l'idée du développement durable, sous-estime cette nouvelle construction culturelle, qui pourrait s'ajouter à la langue et à l'histoire partagée avec quelques pays des Antilles et se constituer en un élément-clé d’influence face à l'hégémonie étasunienne. En effet, à partir des études de la géographie de l'énergie, les EnR sont un nouveau facteur d'analyse concernant le contrôle géoéconomique et géopolitique dans les Antilles, si l’on tient compte de la transition actuelle de cette sous-région vers un régime d'auto-approvisionnement.

 

Notes de fin
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(1) Curação et Saint-Martin, îles aux Antilles, forment depuis le 10 octobre 2010 deux nouveaux États autonomes au sein du Royaume des Pays-Bas, aux côtés d'Aruba et de l'État des Pays-Bas. Cependant aucun des textes relatifs au secteur énergétique n'octroie un traitement séparé à ces États. Pour cette raison, dans le cas du Royaume des Pays-Bas, nous n'avons retenu qu'Aruba pour notre analyse.

(2) En ce qui concerne les sources consultées pour cet article, tous les sites et les rapports accessibles sur Internet cités dans ce texte ont été consultés pour la dernière fois le 15 novembre 2016.

(3) La CARICOM est une organisation supranationale qui regroupe 15 États membres, composée majoritairement de pays des Antilles (Antigua et Barbuda, Bahamas, la Barbade, le Belize, la Dominique, la République Dominicaine, la Grenade, le Guyana, Haïti, la Jamaïque, Sainte Lucie, Saint-Christophe-et-Niévès, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, le Suriname, et le Trinidad & Tobago), mais également de cinq États associés (Anguilla, les Bermudes, les Iles Vierges Britanniques, les Iles Caïmans et les Iles Turques-et-Caïques). Elle est née en 1973 lors du traité de Chaguaramas et cherche à renforcer les liens interétatiques dans la Caraïbe.

(4) On peut cependant trouver des fortes contestations sur le rapport entre le développement des centrales hydroélectriques au Canada et la relation de la population avec son territoire (Desbiens, 2015).

(5) Dans l’approvisionnement énergétique ce pourcentage s’élève à 18,3% sachant que la moyenne mondiale est de 7,8% et de 13% pour les pays de l’OCDE (Ministère de l’Environnement du Canada – MEC, 2014: 24). L’approvisionnement en énergie primaire totale (l’AEPT) représente l’approvisionnement en énergie du Canada qui comprend la production canadienne et les importations, moins les exportations, moins l’énergie emmagasinée dans les soutes destinées à l’aviation et à la navigation internationales, et plus ou moins les variations des stocks (MEC, 2014 : 16 et 68).

(6) Une tep, ou tonne équivalente pétrole, représente environ 6,9 barils de pétrole, 1 100 m3 de gaz naturel ou 11,6 MWh d’électricité (Ministère de l’Energie et des Ressources Naturelles du Québec – MERNQ, 2014).

(7) Les provinces du Québec gèrent de façon autonome leurs ressources énergétiques (MEC, 2014: 22).

(8) D’autres exemples d’engagement du Canada dans le soutien à de tierces organisations qui peuvent contribuer au développement des EnR aux Antilles : la CEPAL, l’OEA et le Fonds d’Environnement Mondial (FEM).

(9) Nous n’avons toutefois pas trouvé les détails de ce projet ni les pays bénéficiaires.

 

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Pour citer cet article

Xiomara Lorena Romero Pérez, "Le Canada et le développement des énergies renouvelables aux Antilles", RITA [en ligne], N°10: juin 2017, mis en ligne le 10 juillet 2017. Disponible en ligne: http://revue-rita.com/thema/le-canada-et-le-developpement-des-energies-renouvelables-aux-antilles.html