Les maras, un risque sécuritaire et social non maîtrisé
 
Les maras sont des groupes de jeunes extrêmement violents, apparus il y a une vingtaine d’années, que l’on rencontre principalement en Amérique centrale et aux Etats-Unis. Le phénomène a pris une telle ampleur que les gouvernements concernés tentent de circonscrire le problème en engageant des politiques plus souvent répressives que préventives. Ces dernières années, les maras ont évolué pour faire face à ces politiques en se dissimulant et en orientant leurs activités vers un banditisme lucratif, alors que dans les années 1990, les maras se combattaient entre elles en quête de suprématie. Pour la société, la menace était marginale. Aujourd’hui, les maras ont fortement étendu leurs activités illicites et pour la société, la menace s’est renforcée, le risque est devenu inacceptable...

...Cet article a pour ambition d’expliquer comment le risque associé à ce phénomène est appréhendé par les acteurs dans la presse des Etats-Unis – où le déni de l’origine sociale du phénomène est général - et du Honduras – où la nécessité de travailler sur les causes est de mieux en mieux reconnue. Les maras font partie de la catégorie des risques urbains et sociaux. Le risque social est difficile à circonscrire puisqu’il renvoie à la fois à la cause et à la conséquence du phénomène étudié. Nous expliquerons de quelle manière certaines parties prenantes considèrent que les jeunes délinquants sont la seule cause de la menace, tandis que pour d’autres, ils en sont les victimes.

Mots clefs: Jeunesse; Risques sociaux; Violence; Prévention; Répression.
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Elodie Brun

Diplôme d'études latino-américaines (DELA), 2007-2008,
Institut des Hautes Etudes de l'Amérique latine (IHEAL),
Université de Paris3, Sorbonne Nouvelle.

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Jean Bourdariat

Master 1 (IHEAL)
Institut des Hautes Etudes de l'Amérique Latine (IHEAL)
Université de Paris3, Sorbonne Nouvelle.

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Les maras, un risque sécuritaire et social non maîtrisé
 

Introduction

          Les maras sont des groupes de jeunes extrêmement violents, que l’on rencontre principalement dans les grandes villes de trois pays d’Amérique centrale – El Salvador, Honduras, Guatemala – et aux Etats-Unis. Ces groupes apparaissent aussi, dans une moindre mesure, au Mexique, au Nicaragua et au Costa Rica.

Le terme mara est le plus souvent utilisé pour nommer les « gangs de jeunes » en zone urbaine, de même que le mot pandilla. Les deux maras les plus connues en raison de leur taille et de leur ancienneté sont la Mara 18 et la MS-13. La Mara 18, en référence à la 18e Rue de Los Angeles, était initialement composée de Mexicains. Sa rivale, la MS-13, ou Mara Salvatrucha 13, était formée principalement par des Salvadoriens. Son nom ferait référence à une espèce de truite et à la 13e Rue de Los Angeles.

Cela fait une vingtaine d’années que les maras sont apparues. Ces bandes auraient été formées par les fils d’immigrés centraméricains ayant fui les guerres civiles et s’étant réfugiés dans les villes californiennes. L’irruption des maras en Amérique centrale remonte à 1992. En effet, à la suite des émeutes de Los Angeles, ont été mises en place des lois sévères visant à l’emprisonnement et à l’expulsion des mareros. Ainsi de 2000 à 2004, 20 000 criminels sont renvoyés des Etats-Unis vers l’Amérique centrale. Là, leur intégration s’effectue au sein de leur gang d’appartenance. Il est difficile d’estimer le nombre de mareros aujourd’hui, les chiffres variant en fonction des intérêts des parties prenantes. Il est estimé à près de 100.000, selon Olivier Dabène, les trois principaux pays touchés étant le Honduras, le Salvador et le Guatemala(1).

La violence est le ciment des maras. Commettre des assassinats, subir des épreuves physiques ou sexuelles sont des conditions pour s’y intégrer. Leurs actes n’ont pas vocation à faire passer un message politique. Majoritairement, ce sont des crimes entre bandes en quête du titre de mara dominante. Les activités des maras se diversifient et sont de plus en plus violentes : contrôle de quartiers (15 municipalités sont touchées au Salvador), vols, vente de drogue et d’armes, trafic de personnes sans-papiers. Les maras sont un phénomène qui reste pour le moment urbain. Très organisées, elles fonctionnent en cellules (clicas) avec un commandement centralisé, ce qui les distingue des classiques pandillas juveniles dont le champ d’action ne dépasse pas la géographie d’un quartier. De plus, à la différence des pandillas, les membres des maras sont en général complètement coupés de la société, notamment du monde du travail et de leur famille.

L’âge moyen pour un marero est de 19 ans et pour les chefs de 30 à 40 ans. L’entrée dans le groupe semble s’effectuer entre 9 et 12 ans. Une des caractéristiques des maras est de porter des tatouages sur tout le corps, comme signe d’appartenance et de vaillance. Ces dernières années, les maras ont évolué pour faire face aux politiques répressives dites de mano dura. Par exemple, les membres portent moins souvent des tatouages visibles et les nouveaux venus se recrutent de plus en plus jeunes, d’autres, plus âgés, ont parfois reçu une éducation secondaire voire universitaire, des jeunes filles aussi sont recrutées. Le phénomène a pris une telle ampleur que les gouvernements concernés engagent maintenant des politiques coordonnées, plus souvent répressives que préventives, pour y faire face.

Nous nous proposons dans cet article d’expliquer comment est appréhendé ce phénomène par les acteurs en utilisant la notion de risque. Notre attention se portera particulièrement sur le lien causal entre les perceptions existantes sur les maras et les décisions d’actions prises par les parties prenantes(2). Le phénomène des maras entre dans la catégorie des risques urbains et sociaux. Le risque social est difficile à circonscrire puisqu’il peut supposer un risque ayant pour origine un phénomène social mais également un risque mettant en danger la société, il peut renvoyer à la fois à la cause et à la conséquence du phénomène étudié(3). Les maras sont-elles le produit d’une insécurité préexistante ? ou est-ce que ce sont elles qui créent l’insécurité ? Nous verrons que cette dichotomie est primordiale dans l’analyse des maras.

Pourquoi et comment les maras sont-elles perçus comme un risque ? Selon les recherches sur les risques sociaux, il y a un risque social quand la cohésion sociale est menacée(4). De même, Jocelyne Dubois-Maury et Claude Chaline, dans Les risques urbains, montrent qu’un phénomène devient un risque lorsqu’il dépasse des effets de seuil d’acceptabilité des risques pour les citoyens vivant en ville et nous allons nous demander si c’est désormais le cas pour les maras(5).

Nous analyserons d’abord les différences entre les perceptions du risque lié aux maras et les politiques publiques correspondantes en comparant deux pays, les Etats-Unis et le Honduras, grâce à l’analyse d’articles de presse(6). Nous verrons quelles sont les politiques mises en œuvre dans ces deux pays : les Etats-Unis semblent se limiter à un traitement sécuritaire du phénomène, tandis que le Honduras semble avoir pris conscience de la nécessité de faire de la prévention son axe de lutte privilégié. Il convient de noter que notre analyse est basée sur un échantillon d’articles de presse sélectionnés dans les deux pays ; elle ne saurait donc prétendre à une quelconque exhaustivité qui nécessiterait une étude beaucoup plus étendue. Notre conclusion montrera que le risque associé aux maras se renforce et qu’il reste non maîtrisé.

 

I.Les Etats-Unis : diabolisation et répression

          Nous avons choisi de commencer cette étude par l’analyse des Etats-Unis, d’abord parce que le phénomène maras y est né, mais surtout parce qu’à travers ses organes de presse, ce pays ne présente qu’une vision restrictive des maras. Six articles de presse ont été sélectionnés, publiés entre 2004 et 2007, permettant d’observer l’évolution de la perception des maras(7). Aucun article n’a été trouvé sur l’avant dans le pays 11 septembre 2001. De plus, les articles sont tirés de journaux défendant des idées politiques diverses et n’ayant pas tous la même couverture sur le territoire. Par exemple, le Washington Times est conservateur alors que le New York Times est plus libéral. USA Today est publié au niveau national alors que le Los Angeles Times est un journal local.

A. La presse relaie surtout les acteurs officiels

Il ressort des articles que la presse des Etats-Unis fait s’exprimer peu d’acteurs.Ainsi, remarque-t-on une prédominance des représentants de l’Etat liés au maintien de l’ordre et notamment du FBI (Federal Bureau of Investigation). Celui-ci est à la fois le principal service fédéral de police judiciaire et un service de renseignement intérieur. Au total, vingt-et-un représentants de l’Etat apparaissent (parfois plusieurs fois le même mais dans des articles différents), quatre acteurs de la société civile, trois ex-mareros et un marero encore actif dont le parcours est raconté. Les victimes des maras, comme par exemple les habitants des quartiers sous leur contrôle et les familles des mareros, sont totalement invisibles dans notre échantillon. Alors que les organes de presse sont de tout bord politique, les journalistes ont tendance à reprendre à leur compte la vision dominante émanant des autorités politiques et policières. Leurs positions sont parfois reflétées dans les titres des articles dont le champ lexical est celui du combat. Cette omniprésence des représentants de l’Etat et des forces de police dans la presse des Etats-Unis traduit une perception des maras qui tourne autour du risque sécuritaire.

B. Une vision réduite sur la problématique du risque sécuritaire …

Comme signalé dans l’introduction, Yvette Veyret évoque différentes perceptions du risque social, certaines s’attachant à ses causes et d’autres à ses conséquences(8). Dans l’approche de la presse des Etats-Unis sur les maras, c’est une perception des conséquences de ces gangs et des dangers qu’ils représentent pour la société qui est omniprésente. Une réflexion sur les causes de ce phénomène est absent, ceci signifie qu’il n’y a pas d’analyses sur les facteurs de vulnérabilité ni sur les aléas expliquant l’existence des maras mais seulement sur les impacts de l’activité de ces bandes. La vision des maras, présentée comme un risque pour la société, se transmet par différents canaux.

Tout d’abord, les maras sont décrites comme des organisations criminelles, leur brutalité et leurs activités illégales sont mises en avant (USA Today, Newshour Extra, The New York Times). Le journaliste du Los Angeles Times confirme cette tendance lorsqu’il décrit les activités des maras : « un gang qui au départ était engagé dans la violence de rue et qui s’est muté en un réseau international avec pas moins de 50 000 membres, dont les plus endurcis (hard-core) se livrent à l’extorsion, au trafic de migrants et au racket »(9). Pour renforcer la vision sécuritaire, la violence des maras est décrite en faisant parfois appel au sensationnalisme –  des détails macabres sont souvent inclus dans les articles de presse, comme pour l’assassinat d’une jeune fille qui fait l’objet de l’article du CBS News. De plus, les témoignages des ex-mareros sont utilisés pour corroborer la vision dominante de ces bandes dont la violence aveugle est une menace pour la société. L’article de CBS News représente parfaitement cette récupération. La journaliste reprend les témoignages laissés par la jeune fille de son expérience dans la MS-13 soulignant que l’un des objectifs des maras est d’être le gang commettant le plus d’assassinats, le plus de meurtres ».

La criminalité des maras conduit à ce qu’elles soient perçues comme menace à la sécurité nationale des Etats-Unis. La journaliste d’USA Today rapporte les dires du FBI : « Avec ou sans cette connexion [avec Al-Qaïda], le FBI dit que la MS-13 est une menace à la sécurité interne »(10). En mars 2005, George W. Bush a déclaré voir dans le phénomène des maras une question de sécurité nationale et a créé un fonds de 150 millions de dollars pour fonder une force spéciale de lutte contre ces bandes(11). Les représentants policiers relayés par la presse sont donc bien en phase avec les perceptions des plus hauts dirigeants des Etats-Unis. Cette vision sécuritaire est renforcée par la mise en avant de liens supposés (que tous les acteurs ont démenti par la suite) entre les maras et les organisations terroristes, en particulier Al-Qaïda (USA Today, Washington Times).

Selon Yvette Veyret, le sentiment d’insécurité est lié au discours sur les risques et les menaces formulées par les acteurs politiques, ce qui est retransmis presque tel quel dans la presse des Etats-Unis(12). Or, dans le contexte de l’après-11 septembre, les Etats-Unis ont adopté une posture radicale, souvent qualifiée de manichéenne, et leur politique de lutte consiste à éliminer le risque terroriste, et donc à annihiler toute possibilité de compréhension de ces phénomène. Cette position empêche une approche de la complexité des maras. Mais elle permet de justifier les mesures prises aux Etats-Unis pour faire face au phénomène des maras. Au vu de notre échantillon, la presse étatsunienne, en se limitant au risque sécuritaire, ne laisse pas d’espace à de nouvelles visions ou propositions sur le phénomène des maras, ce qui se répercute sur les politiques publiques mises en place pour lui faire face.

C. … qui conduit à des mesures répressives

Cette présentation des maras limitée à l’aspect sécuritaire est à la base d’un politique et de mesures centrées sur la répression, telles que l’emprisonnement et l’expulsion des mareros du territoire des Etats-Unis. L’article du Newshour Extra rappelle que jusqu’à 2005, les agents de l’immigration ont arrêtés 1057 gangsters supposés. Un autre volet souvent évoqué est celui de la nécessaire coopération entre les pays. La journaliste du USA Today rapporte que  le plus grand partage des informations avec le Mexique et l’Amérique Centrale est bien placé sur l’agenda de la nouvelle force spéciale, car selon un consultant interrogé par la journaliste : « les membres des gangs communiquent donc on doit faire de même »(13).

En outre, les acteurs gouvernementaux en charge des mesures contre les maras sont rattachés à des secteurs judiciaires et policiers qui ont été transformés en outil de lutte contre des crimes transnationaux, comme les services traitant des problèmes des drogues ou des questions de l’immigration (USA Today, Newshour Extra). Trois articles font mention d’une force spéciale créée pour lutter contre les gangs, en lien avec le FBI (USA Today, CBS News, The New York Times). Selon Ana Arana dans « How The Street Gangs Took Central America », le Département de la Justice des Etats-Unis a créé sans en faire bruit une force spéciale du FBI pour se charger du cas de la MS-13. Ce groupe est chargé de coordonner les activités entre les services de l’immigration, des drogues, de l’alcool de la sécurité diplomatique, le service Marshals (agence de police fédérale du département de la Justice), le bureau des Prisons et les agences du maintien de l’ordre(14). Cette nouvelle structure se situe dans une logique sécuritaire et répressive.

Ainsi, la presse des Etats-Unis que nous avons analysée relaie-t-elle principalement les positions gouvernementales, qui considèrent les maras comme un risque sécuritaire, avec les mesures d’ordre répressif qui en découlent. La vision dominante est largement diffusée par les journaux ; toutefois, on peut regretter le manque de remise en cause et de prise de distance parfois flagrant dans les articles, que ce soit par rapport à la perception des maras et à leur gestion comme risque. Cette perception restrictive étroite, par rapport à la définition générale de ce qu’est un risque et de ce qu’il implique d’analyser, omet les contextes sociaux de définition du risque et d’émergence de celui-ci. Une partie de la presse semble à cet égard encore prise dans le tourbillon de l’après-11 septembre avec l’acceptation d’une analyse du tout-sécuritaire. Il ne semble toutefois pas que les maras soient un thème prioritaire de la presse étatsunienne dans le sens où les articles publiés sur ce thème ne sont pas récurrents. Plusieurs articles datent de 2005, au moment de la découverte de la création de la force spéciale anti-gang du FBI. Cependant, la définition du risque dépend du type de société dont elle émane et nous allons voir que l’analyse des maras comme risque change et s’élargit dans le cas hondurien.

 

II. Le Honduras : consensus sur la nécessité d’une politique de prévention

          Nous avons analysé la perception du phénomène des maras au Honduras à partir d’articles récents (moins d’un an), de tout bord politique et de couverture nationale(15). Le Honduras est considéré par tous les auteurs comme le pays où l’on trouve le plus grand nombre de jeunes mareros. La gravité de la menace est exprimée par toutes les parties prenantes. Pour l’opinion, la jeunesse est l’un des responsables supposés du climat de violence que vit le pays. Selon un universitaire salvadorien, Mauricio Gaborit, le Honduras est le pays d’Amérique ayant le taux d’homicides le plus élevé. Un député du Parti d’Unification Démocratique dit que la violence juvénile et l’insécurité urbaine sont une urgence politique nationale (El Revistazo).

Les années 1990 ont été une période « post-guerre » durant laquelle la population a vu la violence passer sans transition de la sphère politique à la sphère sociale. Si le Honduras a pu échapper à une guerre civile, il n’en a pas moins subi à ses trois frontières l’impact des conflits internes du Guatemala, du Salvador et du Nicaragua.

A. Quelles causes du phénomène des maras sont invoquées ?

Pour l’ex-ministre hondurien Federico Brevé, la pauvreté n’est pas la seule cause de la criminalité (Military Review). Dans ce contexte, les maras sont un symptôme et une cause du climat d’insécurité. Il cite plusieurs influences, le chômage, les déficiences du système éducatif, le déclin des valeurs morales, l’incitation insuffisante à poursuivre la scolarité, les expulsions d’émigrants illégaux, l’abolition du service militaire obligatoire, l’incapacité ou le manque de volonté des policiers, des procureurs, et des juges.

Pour El Revistazo, les facteurs de risque sont l’action peu efficace de la police et de la justice, la corruption, la circulation facile de la drogue, de l’alcool et des armes. La journaliste oppose au point de vue officiel celui d’une ONG, l’Associación Cristiana de Jóvenes (ACJ), pour laquelle les plus graves formes de violence ne peuvent pas être attribuées à la violence juvénile, mais à des facteurs exogènes à la jeunesse. La journaliste condamne avec fermeté les institutions officielles pour ne pas avoir pris en charge la gestion de ce risque, alors que c’était leur responsabilité : « Il est évident que l’Etat a laissé dans une situation d’abandon total les secteurs de l’enfance et de la jeunesse. Non seulement, il manque une politique claire d’attention aux problèmes de l’enfance et de la jeunesse, mais à cette lacune s’ajoutent l’insensibilité et l’irresponsabilité historique, civique et éthique des fonctionnaires en charge de cette réalité au sein des institutions de l’Etat »(16).

B. Une prise de conscience récente des véritables facteurs de vulnérabilité

Au début de 2008, une étude de fond a été publiée sous le titre « Maras y Pandillas, Comunidad y Policía en Centroamerica » sous l’égide du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) (El Heraldo). Elle s’appuie sur des entretiens avec 3.400 personnes – mareros emprisonnés et en liberté, ex-mareros, leurs familles et voisins, des policiers, des villageois, des commerçants, des victimes. Les facteurs sociaux de vulnérabilité identifiés sont en premier lieu l’urbanisation, le retrait de l’Etat et la réduction des programmes d’assistance, le renforcement des identités culturelles alternatives, la croissance des inégalités et la marginalisation de secteurs entiers de la société, les flux migratoires qui ont contribué à créer des minorités ethniques géographiquement ségréguées. Les facteurs de vulnérabilité des jeunes mareros sont l’abandon familial, le décès d’un proche, de mauvais traitements dans la famille, l’adoption prématurée des responsabilités d’adulte, l’appartenance à des groupes antisociaux.

C. Gestion du risque : l’échec de la répression

Pour l’universitaire hondurienne Julieta Castellanos, citée par El Tiempo,  « les meilleurs alliés des maras et pandillas ont été les politiques de tolérance zéro ; la répression a échoué parce qu’on ne s’est pas attaqué à la cause qui est l’exclusion sociale »(17). 40 % des jeunes rejoignant les maras sont des femmes qui y sont sous-valorisées, objets de viols, retrouvant les mauvais traitements subis dans leurs familles. 150.000 adolescents d’Amérique centrale, en situation d’exclusion sociale, risquent de rejoindre les maras si aucune mesure de prévention n’est prise. Ainsi, la gestion du risque doit être duale et s’adresser autant aux mineurs en danger qu’aux jeunes délinquants. Mais l’Etat a privilégié la répression et le durcissement des peines. Les centres fermés d’accueil de jeunes délinquants fonctionnent mal car le personnel n’est pas formé ou insuffisant, les budgets alloués ne sont pas versés.

Pour l’ex-ministre Federico Brevé (Military Review), tout n’a pas été fait en matière de répression : « Devons-nous renforcer nos forces de sécurité ou les réduire ? », questionne-t-il ? Il souhaiterait renforcer les coopérations policières inter-états, à l’image de ce qui se fait entre El Salvador et le Guatemala, développer des plans d’action commun, mettre les ressources en pool, avec l’appui des grands pays – Colombie, Mexique, Etats-Unis, partager les informations, les équipements, le support logistique de communication et les moyens de transport. Selon l’ex-ministre, un cadre judiciaire commun aux pays concernés devrait être mis en place. Les prisons devraient être mieux surveillées : actuellement les leaders des maras continuent à contrôler leurs gangs depuis leurs cellules au moyen de téléphones cellulaires.

D. Les  maras évoluent et s’adaptent au tout répressif

Mais la menace évolue : les maras se sont adaptées au mode de gestion du risque privilégié par les autorités (El Heraldo, La Prensa). Les nouveaux mareros circulent dans les rues sans aucun signe distinctif. «Les pandilleros qui avaient décidé de se tatouer complètement sont prisonniers, cachés ou morts », dit de sa prison de Chimaltenango le pandillero José Daniel Galindo, 22 ans. « Maintenant ils portent des chemises propres et bien repassées, mais ils continuent à nous prélever l’impôt et à provoquer des fusillades » témoigne un habitant du quartier El Mezquital de San Pedro Sula(18).

Selon un conseiller de l’ambassade des Etats-Unis au Guatemala, les pandillas recrutent des jeunes ayant été à l’université. Est cité le cas d’une jeune femme ayant fait des études de droit, qui a quitté son mari, son travail et ses enfants pour rejoindre la Clica Coronados Locos où elle gagnait facilement de l’argent grâce à ses compétences juridiques : « Si le juge me demandait 1.000 quetzales (130 US$) de pot-de-vin, je leur disais que c’était 3.000 quetzales (400 US$) et ils me les donnaient. Si d’une extorsion on obtenait 40.000 quetzales par mois, à nous qui avions fait des études ils nous donnaient 10.000 quetzales »(19). Aller chercher des armes au Salvador lui rapportait 660 US$ en une journée, plus qu’en un mois quand elle travaillait au Ministère des Finances (La Prensa).

Pour l’ex-ministre Federico Brevé, la menace s’est accrue (Military Review). Il témoigne dans cet article de l’évolution de leurs activités et de leurs équipements. Au début, les mareroshechizas ou chimbas. A présent ils sont équipés d’AK-47 et de pistolets automatiques. Autrefois, ils proliféraient dans des quartiers oubliés et rackettaient les vendeurs du secteur informel. Maintenant ils distribuent la drogue dans les quartiers où vivent les classes moyennes et sont en train de prendre une part du « marché » du trafic d’immigrants vers les USA, estimé entre 15 et 25 millions de dollars par mois. Comme nous l’avons vu exprimé dans la presse étatsunienne, il affirme que les maras pourraient s’impliquer dans des activités terroristes. fabriquaient eux-mêmes leurs armes, qu’ils appelaient ont les moyens financiers de continuer à grossir ; et il va même jusqu’à ajouter qu’il ne serait pas grotesque de penser que les maras pourraient s'impliquer dans des activités terroristes.

E. Un consensus sur la nécessité d’un véritable politique de prévention

Selon la journaliste Gladis Arias, dans El Heraldo, un bon exemple à suivre est le programme du PNUD Programa Conjunto de Seguridad Humana, lancé en 2006 dans trois villes honduriennes. Il a quatre composantes : l’organisation de réseaux de jeunes au niveau municipal, la mobilisation sociale pour la prévention de la violence juvénile et de genre, le développement d’observatoires de la violence municipale, l’organisation d’activités culturelles et sportives pour les jeunes. Un diplôme universitaire en « Violence et Convivialité Sociale » a été créé. Il est prévu d’améliorer le système de statistiques et de créer un observatoire national de la violence.

L’ex-ministre Brevé suggère une participation des forces armées qui aurait selon lui l’avantage de développer le caractère, la personnalité, la discipline, les valeurs morales et le patriotisme (Military Review). Il termine son article en insistant sur la vulnérabilité croissante des sociétés latino-américaines et sur l’urgence qu’il y a à traiter le problème des maras : Les gangs grandissent plus vite que les économies d’Amérique Centrale ; ne rien faire mettra en risque la stabilité sociale et économique des pays de la région.

 

III. Un phénomène dont l’ampleur a été sous-estimée
A. Le risque
se renforce

Le phénomène des maras est en expansion régulière. Dans les années 1990, les maras se sont développées et se combattaient entre elles en quête de suprématie. Les classes moyennes et supérieures n’étaient pas impactées. Pour la société, la menace était faible, et la probabilité d'occurrence limitée. Le risque était implicitement considéré comme « acceptable ». Aujourd’hui, les maras ont fortement développé leurs activités illicites dans les villes d’Amérique centrale et de plusieurs états des Etats-Unis. Pour la société, la menace s’est renforcée, la probabilité d'occurrence s'est accrue (les maras ne sont plus cantonnées dans leurs quartiers à s'entretuer), le risque est devenu « inacceptable ». Pour ceux qui appartiennent à ce qu’on nomme la « jeunesse en danger », la menace s’est renforcée avec un recrutement croissant, en particulier de jeunes femmes et de jeunes gens ayant un niveau d'éducation plus élevé. La perspective lucrative est séduisante, car les revenus attendus de leur appartenance à une mara sont plusieurs dizaines de fois supérieurs à ceux d'un métier normal.


B. Comparaison des perceptions aux Etats-Unis et au Honduras

Si la nécessité de la prévention est largement évoquée et partagée par les acteurs au Honduras, l’absence du thème de la prévention dans les médias étatsuniens apparaît comme révélatrice de ce qu’on pourrait nommer un déni des causes et des impacts du phénomène des maras. C’est ce que montre le tableau ci-après, qui reprend les perceptions des différents acteurs(20) dans chaque pays.

M = évocation des maras en tant que menace

V = évocation des maras en termes de vulnérabilité

 

La mise en scène du phénomène dans la presse des Etats-Unis porte essentiellement sur la menace. Les causes sont ignorées ou renvoyées à une problématique étrangère au pays : ce sont les immigrants qui ont importé les maras aux USA. Les victimes sont privées de parole. Les autorités se cantonnent à la répression. Au Honduras, la nécessité de définir une autre politique, mettant l’accent sur la prévention, apparaît avoir été tout récemment admise par les acteurs.  Selon Virginia García Acosta, le risque dépend de la perception qu’en ont les acteurs – il s’agit bien d’un processus social, elle évoque même une « construction culturelle » (21). Le risque se construit en relation avec le type de société, avec ses croyances et ses visions dominantes selon les contextes. Ceci peut expliquer pourquoi une Amérique centrale marquée et sensibilisée aux problèmes d’extrême pauvreté et de contrôle de l’Etat sur son territoire se montre plus ouverte à une recherche des causes sociales du phénomène maras. Les Etats-Unis, en revanche, en restent à une perspective criminelle dans le sillage d’un schéma de pensée fortement marqué par le traumatisme collectif qu’ont provoqué les attentats du 11 septembre. Les Etats-Unis ont imposé leur vision sécuritaire. L’élaboration de mesures préventives n’était pas prévue à l’agenda des deux sommets consacrés aux questions de sécurité en relation avec les maras, qui se sont tenus en Amérique centrale en 2005. Le tableau présenté ci-dessus montre que pour les représentants gouvernementaux ou de l’ordre et les victimes, les maras sont des organisations criminelles défiant la sécurité nationale.  Pour d’autres tels les ONG ou les mareros eux mêmes, peuvent être le seul recours d'une jeunesse en déshérence, comme l'ont analysé Jean Anbeas et Bruno Cousin dans Alternatives Internationales (22).

 

Conclusion : un risque social complexe et, pour l’instant, non maîtrisé

          Si nous prenons du recul par rapport à ce qui vient d’être présenté, nous pouvons constater que le phénomène des maras est une illustration parfaite de la « rétroaction » qui fait la spécificité des risques sociaux. Le groupe social au sein duquel le risque est apparu – exclus, déplacés, habitants des zones urbaines les plus défavorisées – et aussi celui qui est le plus menacé. Au sein de la société, les maras et leurs victimes ont pu longtemps être considérées comme un seul groupe. C’est lorsque l’extension du phénomène a élargi l’enjeu à la classe moyenne que les gouvernants se sont manifestés par des politiques d’abord répressives(23). Ces politiques ont échoué car elles ont ignoré la spécificité du risque social, stigmatisant autant les jeunes délinquants que la jeunesse et l’enfance menacée de le devenir.

Jusqu’à la fin des années 1990, les maras se sont développées derrière une frontière invisible qui protégeait la société et qui leur a évité la répression. Chaque groupe, des deux côtés de cette frontière vivait entre soi. Mais comme l’a mis en évidence Ulf Hannerz(24), les frontières entre les groupes, que beaucoup considèrent comme infranchissables, sont des passages qui ont tendance à s’élargir et à ouvrir progressivement un territoire dans lequel peut se développer une culture nouvelle. Les maras y ont saisi de nouvelles opportunités et ont étendu leur champ d’action, leur donnant une plus grande visibilité et déclenchant de nouvelles actions à leur encontre, lesquelles les incitent à s’adapter et à se renforcer. La menace, loin de s’éloigner, est persistante et se concrétise au quotidien dans des villes plus nombreuses.

 

Notes de bas de page

(1) DABENE Olivier, Atlas de l’Amérique Latine, Paris : Editions Autrement, juin 2006

(2)BOURDIN, Alain, « La modernité du risque », Cahiers Internationaux de Sociologie, volume CXIV, 2003 :  « Si l’on admet que l’insécurité est le rapport que l’on entretient avec un ensemble de risques, on peut toujours s’interroger sur la manière dont ces derniers sont construits et sont perçus, sur les calculs auxquels ils donnent lieu et sur la manière dont ils sont gérés, toutes choses qui éloignent des lectures simplistes en termes de taux statistiques appliqués à ces boîtes noires trop évidentes que sont la criminalité et les incivilités », p.11.

(3)VEYRET, Yvette, Les risques, Paris : SEDES, 2003, 225 p.

(4)VEYRET, Yvette, Les risques, ibid. : pour l’auteur, un risque social devient majeur lorsqu’il créé une société duale.

(5)DUBOIS-MAURY, Jocelyne, CHALINE, Claude, Les risques urbains, Paris : Armand Colin, 2004, p.31 : « Toute vie urbaine se déroule dans un continuum de risques, pour la plupart mineurs et qui sont absorbés par la capacité de la ville à s’auto-réguler. Mais, dès que les désordres et les pertes dépassent certains seuils, les risques urbains deviennent des préoccupations majeures des pouvoirs publics… ».

(6)La sélection des articles s’est faite par une recherche Internet croisée à l’aide de moteurs de recherche afin de trouver les articles les plus lus par les internautes.

(7)Dans l’ordre chronologique: « Al Qaeda seeks tie to local gangs »,The Washington Times : Jerry Speper évoque le débat sur la question des liens entre les maras et Al-Qaida, 28 septembre 2004 ; « U.S. steps up battle against Salvadoran gang MS-13 »,USA Today : Danna Harman traite de la MS-13 et des moyens mis en place pour lutter contre la bande, 24 février 2004 ; « FBI targets MS-13 Street Gang »,NewsHour Extra : Zach Werner écrit sur la creation d’une force spéciale du FBI contre les maras, 10 mai 2005 ; « Gang Uses Deportation to Its Advantage to Flourish in U.S. », Los Angeles Times : Robert Lopez, Rich Connell et Chris Kraul s’intéressent aux Mareros expulsés qui retournent aux Etats-Unis et établissent un état des lieux sur la présence des maras à Los Angeles30 octobre 2005 ; « The Fight Against MS-13 »,CBS News: Dan Rather raconte le destin d’une ex-mareraBrenda Paz, 4 décembre 2005 ;« A Fearsome Gang and Its Wannabes »,The New York Times : Cara Buckley s’attache à analyser la MS-13, 19 août 2007.

(8)VEYRET, Yvette, Les risques, Paris : SEDES, 2003, 225 p.

(9) Extrait original : « A gang that once numbered a few thousand and was involved in street violence and turf battles has morphed into an international network with as many as 50,000 members, the most hard-core engaging in extortion, immigrant smuggling and racketeering ».

(10) Extrait original: « With or without that connection, the FBI says MS-13 is a threat to domestic security.  »

(11)TAMAYO G., Eduardo, « Les ‘Maras’: une nouvelle menace internationale ? », RISAL, 22 décembre 2005.

(12)VEYRET, Yvette, Les risques, Paris : SEDES, 2003, 225 p. : voir plus particulièrement le chapitre 13 : « Les risques sociaux », p.221-252.

(13) "The gang members are communicating nicely. Now we have to."

(14)ARANA, Ana, « How The Street Gangs Took Central America »,Foreign Affairs, mai-juin 2005.

(15)« Homicidios ubican a Honduras en el primer lugar de América »,El Revistazo: Nidia Arguijo écrit sur la publication d’un livre d’une ONG Asociación Cristiana de Jóvenes sur la violence contre les jeunes au Honduras, 3 mars 2008; « Maras y pandillas en Centroamérica », El Heraldo : Julieta Castellanos s’intéresse à la parution d’un rapport sous l’égide du PNUD sur les maras, la société et la police en Amérique centrale ; février 2008 ; « Multiples respuestas a problemas de maras », El Heraldo : Gladis Arias tire le bilan des différentes mesures mises en place pour lutter contre les maras, février 2008 ; « Las maras llegaron para quedarse », El Tiempo Digital : article sans auteur qui évoque également le rapport du PNUD et critique les politiques de répression, mars 2008 ; « Centroamérica: las maras adoptan bajo perfil », La Prensa : article sans auteur qui traite de l’évolution des maras dans le recrutement, la stratégie et l’apparence physique, décembre 2007 ; « The maras, a menace to the America s », Military Review : Féderico Brevé, ministre des affaires étrangères du Honduras de 2002 à 2006 propose sa vision sur la présence des maras en Amérique centrale et sur les solutions à adopter pour les évincer, juillet-août 2007.

(16) Extrait original : « Es evidente el estado de abandono casi total a que el Estado ha sometido a los sectores de niñez y juventud. No sólo carece de políticas claras para la atención integral de la problemática de niñez y juventud, si no que esa falencia, se complementa con una insensibilidad que linda en la irresponsabilidad histórica, cívica y ética de los funcionarios que rectoran las instituciones del Estado».

(17) Extrait original : « Las mejores aliadas de las maras y pandillas fueron las políticas de cera tolerancia (...) la represión falló porque no se atacó a las causas que es la exclusión social ».

(18) Extraits originaux: « Los demás pandilleros que decidieron tatuarse completamente están presos, escondidos o muertos » et « Ahora van bien planchados, con su camisa limpia pero igual nos cobran el impuesto (extorsión), igual arman balaceras ».

(19) Extrait original : « Si el juez me pedía 1.000 quetzales (de soborno), les decía que eran 3.000 (unos 400 dólares), y ellos me los daban (...) Si de una extorsión, salían 40.000 quetzales (unos 5.300 dólares) al mes, a mi y otros dos personas que somos estudiados, nos tocaban unos 10.000 (unos 1.300 dólares). »

(20) Lorsqu’aucune perception – menace ou vulnérabilité – n’apparaît dans une case du tableau, cela signifie que les acteurs sont cités dans la presse mais qu’ils n’ont pas directement la parole ou qu’ils ne s’expriment pas en termes de perception des risques.

(21) GARCIA ACOSTA, Virginia, « El riesgo como construcción social y la construcción social de riesgos », Desacatos, n°19, 2005, 16p.

(22) ANBEAS, Jan, COUSIN, Bruno, « Maras, répression ou prévention ? », Alternatives Internationales, mars 2007, p.60-62.

(23)Voir note 5 sur les risques urbains

(24) HANNERZ, Ulf, « Flows, Boundaries and hybrids : keywords in transnational anthropology », Mana (Rio de Janeiro), 3(1) : 7-39, 1997.

 

Références bibliographies

Presse des Etats-Unis

« Al Qaeda seeks tie to local gangs », The Washington Times, 28 septembre 2004

« U.S. steps up battle against Salvadoran gang MS-13 », USA Today, 24 février 2004

« FBI targets MS-13 Street Gang », NewsHour Extra, 10 mai 2005

« Gang Uses Deportation to Its Advantage to Flourish in U.S. », Los Angeles Times, 30 octobre 2005

« The Fight Against MS-13 », CBS News, 4 décembre 2005

« A Fearsome Gang and Its Wannabes », The New York Times, 19 août 2007

Presse du Honduras

« Homicidios ubican a Honduras en el primer lugar de América », El Revistazo – 3 mars 2008

« Maras y pandillas en Centroamérica », El Heraldo - Février 2008

« Multiples respuestas a problemas de maras », El Heraldo - Février 2008

« Las maras llegaron para quedarse », El Tiempo Digital – Mars 2008

« Centroamérica: las maras adoptan bajo perfil », La Prensa – Décembre 2007

 

Autres références

ANBEAS, Jan, COUSIN, Bruno, « Maras, répression ou prévention ? », Alternatives Internationales, mars 2007, pp.60-62.

ARANA, Ana, « How The Street Gangs Took Central America », Foreign Affairs, mai-juin 2005.

BOURDIN, Alain, « La modernité du risque », Cahiers Internationaux de Sociologie, volume CXIV.

BREVE Féderico, « The maras, a menace to the Americas », Military Review – Juillet-Août 2007.

DABENE Olivier, Atlas de l’Amérique Latine, Paris : Editions Autrement, juin 2006.

DUBOIS-MAURY, Jocelyne, CHALINE, Claude, Les risques urbains, Paris : Armand Colin, 2004.

GARCIA ACOSTA, Virginia, « El riesgo como construcción social y la construcción social de riesgos », Desacatos, n°19, 2005.

HANNERZ, Ulf, « Flows, Boundaries and hybrids : keywords in transnational anthropology », Mana (Rio de Janeiro), 3(1), 1997, pp.7-39.

TAMAYO G., Eduardo, « Les ‘Maras’: une nouvelle menace internationale ? », RISAL, 22 décembre 2005.

VEYRET, Yvette, Les risques, Paris, SEDES, 2003.

 

Pour citer cet article:

Brun Elodie et Bourdariat Jean , "Les maras: un risque sécuritaire et social non maîtrisé", RITA, n°1: Décembre 2008, (en ligne), Mis en ligne le 10 novembre 2008. Disponible en ligne http://www.revue-rita.com/traits-dunion/les-maras-thema-666.html