Une jeunesse organisée dans les assentamentos brésiliens ? Territorialisation et processus identitaire
L'émergence d'une jeunesse organisée, tout comme la constitution d'un territoire, demande une prise de conscience des individus. La création d'un groupe de jeunes dans l'assentamento de réforme agraire de Ramada da Quixabeira (Pernambouc) met en évidence l'importance de la constitution d'un territoire dans ce processus identitaire...
... Ce territoire représente un ancrage pour ces jeunes, leur permettant de se construire individuellement et collectivement. Certains facteurs internes et externes sont aussi pris en compte comme le rôle des mouvements sociaux pour la terre. La jeunesse des assentamentos apparaît en formation. La construction d'un territoire propre à ces jeunes ne va pas de soi, mais la force de la territorialisation commune à l'ensemble des habitants des assentamentos renforce leur identité, en tant que jeunesse des assentamentos. L'apparition d'un réseau de ces groupes de jeunes conduit la jeunesse des assentamentos à revendiquer des droits, à exercer leur citoyenneté et à diffuser des pratiques solidaires.
Mots clés: Réforme agraire ; Brésil ; Territoire ; Jeunesse ; Identité ; Assentamento.
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Claire Barbay
Docteure en géographie humaine, économique et régionale
Laboratoire de Géographies comparées des Suds et des Nords (Gecko),
Paris Ouest, Nanterre-La Défense.
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Une jeunesse organisée dans les assentamentos brésiliens ?
Territorialisation et processus identitaire
Introduction
En géographie, le travail sur la jeunesse est peu développé (Arnauld de Sartre, 2003). C'est après l'étude d'un type de territoire qui trouve son origine dans le processus de réforme agraire (1) en cours au Brésil, les assentamentos, que les interactions avec la jeunesse sont apparues comme susceptibles de constituer un objet de recherche dans cette discipline. En effet, des processus proches se conjuguent. Il semblerait, que la prise de conscience de la dimension collective des individus s'avère nécessaire, tant pour la création d'un territoire que pour celle d'une jeunesse organisée. L'objet de cet article n'est pas de débattre de l'existence ou non d'une jeunesse, qui serait unifiée ou aisément identifiable. Il s'agit plutôt de comprendre s'il existe un processus d'identification singulier de la jeunesse dans le contexte des assentamentos brésiliens et de savoir si le territoire peut être un élément conduisant à l'organisation des jeunes dans leur diversité. C'est cette organisation, qui permet de parler de jeunesse.
« L'idéologie qui entoure le discours sur la jeunesse semble entrer constamment en décalage avec les comportements des jeunes eux-mêmes : ce que le discours dominant attend d'eux correspond rarement aux pratiques sociales effectives de cette classe d'âges. » (Galland, 1999 : 4).
Ainsi cet article propose de comprendre comment la territorialisation des assentamentos peut aider les jeunes qui y habitent, à sentir une solidarité et une communauté d'intérêts propres à faire émerger une jeunesse organisée et porteurs de certains intérêts et d'un certain mode de vie, tout en se gardant bien d'adopter le « discours dominant » auquel Galland (1999) fait référence. Le terme de territorialisation permet, lui, d'envisager le territoire non comme un espace donné, mais en évolution avec la création progressive d'interactions. On y bâtit des maisons, cultive des champs... Pour Guy Di Méo (2001: 9), le territoire représente « la combinaison identitaire du groupe spatialisé qui le façonne [...], devient un attribut majeur de la construction du rapport à l'extériorité, à l'altérité, à ceux qui n'appartiennent pas au groupe. »
Le territoire permettant alors aux jeunes de s'identifier progressivement à un « nous », qui les différencierait des « autres ». Di Méo (2001 : 8) attribue des rôles divers aux individus en fonction de « leur pouvoir d'opérateur[s], de créateur[s] territori[aux]» mais ils participent tous à différents degrés à la création de leur territoire. Les jeunes possèdent eux aussi un pouvoir de créateur territorial, qui fait de l'assentamento non seulement le territoire de la communauté, mais aussi celui de la jeunesse.
Ce territoire est un facteur important, une base, qui rend possible la constitution d'une jeunesse spécifique à celui-ci. Le passage d'un simple groupe de jeunes à l'organisation possible d'une jeunesse des assentamentos est au cœur de notre article. Pour illustrer et comprendre ce processus, nous nous appuierons sur des observations menées auprès d'un groupe de jeunes dans un assentamento du Nordeste du Brésil (2).
L'identité est considérée ici comme un processus. Il s'agit à la fois de l'identité d'un territoire en construction, celle d'un assentamento, mais aussi l'identité d'un groupe social, celle des jeunes, habituellement considérés comme étant eux-mêmes en pleine période de formation. Ces deux processus fonctionnant en interaction l'un avec l'autre.
I. Les jeunes de Ramada da Quixabeira : vers la constitution d'un groupe à l'échelle de l'assentamento
A. L'assentamento de Ramada da Quixabeira : une identité territoriale conquise
Les assentamentos sont des territoires en formation, constitués sur des terres expropriées la plupart du temps. Le terme assentamento est difficilement traduisible. Il signifie littéralement « établissement » ou « installation » mais ce terme peut aussi être traduit par « lotissement », alors qu'on parle de « périmètre » quand il s'agit de définir un regroupement d'assentamentos dans le cas de la colonisation de terres amazoniennes. L'assentamento, objet de notre étude, correspond à un territoire créé dans le cadre de la réforme agraire menée par le gouvernement fédéral de Ramada da Quixabeira.
Ce petit assentamento (3) se situe dans le Nordeste du Brésil, plus précisément dans le Sertão du Pajeù à l'ouest de l'Etat du Pernambouc (cf. carte 01). Il se trouve dans une vallée au cœur d'un relief collinaire (entre 500 et 1000 mètres d'altitude). Son accès est difficile. Il faut, en voiture, environ une heure pour aller jusqu'au chef-lieu de la municipalité Iguaracy, qui se trouve à 32 km. La région du Sertão, à laquelle il appartient, est historiquement connue pour sa sécheresse. Des projets gouvernementaux cherchent à y favoriser l'approvisionnement en eau pour les populations et les terres. Cette région a ainsi connu ces dix dernières d'années le développement de secteurs de cultures irriguées, tournées de plus en plus vers l'exportation mais dont les habitants de l'assentamento restent très éloignés. La création de l'assentamento de Ramada da Quixabeira, tout comme les autres assentamentos nés de la réforme agraire, a suivi un processus précis. L'Etat est officiellement le principal maître d'œuvre de sa constitution. Trois étapes principales sont distinguées par l'Institut National de Colonisation et de Réforme Agraire (INCRA), chargé par l'Etat fédéral de ce travail : d'abord l'obtention de terre, puis l'implantation de projets d´assentamento (PA) et enfin leur consolidation.
Cependant, la création de cet assentamento doit beaucoup à l'action de ceux qui habitent aujourd'hui Ramada da Quixabeira. L'identité de ce lieu est liée à leur parcours commun, ce qui renforce là aussi la dimension collective. Ainsi, l'histoire de leur assentamento ne se résume pas à une question administrative. La genèse de l'assentamento de Ramada da Quixabeira, les habitants de l'assentamento la racontent et célèbrent tous les ans leur arrivée sur cette terre. Très croyants, ils rapprochent leur histoire aux récits bibliques de l'Exode des Israélites (4) vers la terre promise (Woortmann, 1995 : 259). Francisco, un habitant, la résume ainsi :
« Nous sommes arrivés ici après un long temps de campement. Nous étions déjà passés par d'autres endroits. Nous marchions en quête d'une terre [...] d'où nous pourrions tirer notre survie [...]. L'INCRA nous a indiqué cet endroit ici, qui était exproprié depuis déjà 5 ans sans que personne n'y habite. » (5)
La description des étapes et de l'investissement ayant contribué à l'avènement de l'assentamento de Ramada da Quixabeira rappellent ce que les catholiques considèrent comme un travail de relecture de la Bible. Suivant une approche dite « participative et contextuelle », les membres de la communauté sont amenés à penser leur réalité et à la confronter aux textes bibliques.
Une communauté soudée est à l'origine de l'assentamento de Ramada da Quixabeira. Ses membres ont pris la décision de chercher une terre à occuper pour permettre à leur famille de vivre dignement. L'histoire de leur lutte est bien antérieure à leur première occupation, puisque pendant des années ils ont essayé de s'entraider alors que chacun vivait une situation difficile (manque de terre, manque de travail, accès difficile aux services de bases comme l'école, la santé...). Arrivés fin 1994, ceux de la communauté qui ont réussi à surmonter toutes les épreuves rencontrées comme la faim, les pressions extérieures ou le manque de travail ont été accueillis par les habitants de l'assentamento voisin puis ils se sont installés sur la terre de Ramada. Des réunions régulières leur ont ainsi permis de maintenir une certaine cohésion et de traverser ensemble de nombreuses épreuves, jusqu'à ce que leur projet d'accéder à la terre se réalise, le 7 août 1995.
En août 1995, il y avait au départ que neuf familles dans l'assentamento, il y en a 13 aujourd'hui. Les familles de Ramada da Quixabeira viennent d'une autre région du Pernambouc, l'Agreste (cf. carte 01), où elles ont souvent travaillé pour des tiers comme métayers ou comme moradores (6). La possibilité de cultiver un peu de terre ou d'avoir un petit élevage dépendait du bon vouloir du propriétaire. Ces familles n'ont pas eu l'occasion d'avoir leur propre terre mais ont toujours vécu des travaux des champs ou de l'élevage à la campagne.
L'obtention de l'assentamento leur apporte une sécurité pour vivre et pour produire indépendamment des propriétaires fonciers, c'est un élément important dans le processus de territorialisation. L'assentamento peut être considéré comme un lieu d'ancrage de la communauté. Cependant, le statut des assentamentos est particulier et ne rend pas pour autant les assentados propriétaires des terres (7) mais seulement des investissements qu'ils y réalisent (maison, plantations ...). Un titre au nom de l'assentado est transmis par l'INCRA. Certains voient dans ce statut la garantie du respect de la terre comme bien commun, mais d'autres le considèrent comme un frein à la responsabilisation des habitants. A l'échelle nationale, l'impact de ces assentamentos sur le milieu rural est considéré comme positif, en particulier pour l'amélioration du niveau de vie des habitants (Leite, Heredia, Medeiros et alii, 2004).
Les transformations opérées à Ramada depuis l'arrivée des habitants actuels, la reconnaissance officielle de leur appartenance au municipe d'Iguaracy, la participation des habitants à des réunions du syndicat, de projets de développement rural sont autant d'éléments (Moles, 1995 : 159) qui renforcent l'identité de l'assentamento et permettent aussi son appropriation en tant que territoire par tous les habitants, y compris les jeunes, créant ainsi un territoire de référence, porteur de l'histoire de ses habitants en lutte pour la réforme agraire, mais aussi porteur de leurs réalisations.
Raffestin (1986 : 92), cherchant à définir les bases d'une théorie du territoire, affirme que c'est par la pratique et par la connaissance de ce que mettent en œuvre les groupes humains pour rendre habitable un territoire qu'apparaissent les racines de cette théorisation. Grâce à la relative ancienneté de cette recherche, entre 2001 et 2009, nous avons pu constater un renforcement de la reconnaissance obtenue par la communauté auprès de ses nombreux interlocuteurs et la réalisation de nombreuses transformations socio-spatiales, comme la réalisation de nouvelles citernes, l'amélioration des maisons...
L'appropriation et la transformation des lieux se sont faites progressivement. Dans ce milieu rural, où tout changement est lent, les assentamentos apparaissent comme de nouveaux territoires où les évolutions sont cependant plus rapides. Le processus de démocratisation de l'accès à la terre conduit avec ces assentamentos à une construction de territoires. On passerait d'un « désert », au sens de Moles (1995 : 159), à un territoire chargé d'une signification particulière pour ses habitants.
B. A la rencontre des jeunes de l'assentamento de Ramada da Quixabeira
Ramada da Quixabeira est peu peuplée mais jouit d'une réputation assez importante dans la région. En 2004, on y comptait 45 personnes. C'est un assentamento jeune comprenant, d'après un recensement réalisé par les habitants eux-mêmes à la même période, 13 jeunes et 09 enfants, soit la moitié de la population. La difficulté de l'étude de la jeunesse de cet assentamento résulte tout d'abord de la définition du mot jeunesse. Si l'on en croit Galland « ce qui définit le mieux la jeunesse est en même temps ce qui fait obstacle à sa définition, à savoir la précarité de cette position » (Galland, 1999 : 4). Certains jeunes rencontrés en 2004 étaient mariés en 2009 alors que certains, qui étaient enfants à l'époque, sont entrés dans la catégorie jeune.
Pourtant, l'état de jeunesse ne se définit pas tant par l'âge, que par une situation sociale et une identité auto-définie et définie par d'autres. Wanderley (2004 : 02) distingue trois dimensions à prendre en compte pour étudier la jeunesse rurale : en premier lieu l'âge et l'identité rurale (appartenance à une exploitation familiale, à une communauté rurale) ensuite, la question des différences filles-garçons, la différenciation étant très sensible quelque soit l'aspect de la vie rurale abordé (éducation, relations familiales, travail...) enfin, ce qu'elle appelle une double dynamique spatiale et temporelle. La première met en rapport la maison (la famille), le voisinage (la communauté locale) et la ville (le monde urbain-industriel). Wanderley lie donc la définition de la jeunesse rurale à une dimension spatiale.
La jeunesse est considérée comme une période, où les individus complètent leur formation physique, intellectuelle, psychique, sociale et culturelle, effectuant ainsi le passage de la condition de dépendance à l'autonomie vis-à-vis de la famille d'origine. La personne devient progressivement capable de produire, de se reproduire, de subvenir à ses besoins et aux besoins des autres, de participer pleinement à la vie sociale avec tous les droits et les responsabilités, qui lui sont liés. C'est une période marquée par des processus de définition et d'insertion sociale.
Le descriptif des activités réalisées, au cours d'une semaine de septembre 2006, par des jeunes de l'assentamento permet d'appréhender certains éléments significatifs de leur place, leur rôle, mais aussi des espaces qu'ils fréquentent. Tout d'abord, la différence entre les activités des garçons et des filles y apparaît clairement, de même que celle entre les jeunes qui vont à l'école et ceux qui n'y vont plus. Alors que certains travaillent aux activités agropastorales toute la journée, du lundi au vendredi ; d'autres partagent leur temps entre travail et études, le travail domestique étant plutôt attribué aux filles. Les samedis et dimanches sont consacrés, en fonction des jeunes, aux activités sportives, aux visites de voisinage, au visionnage de films, mais aussi pour certains au travail pour la communauté le samedi matin. On constate que les occupations des jeunes entrent dans le cadre d'une insertion sociale et d'une définition de leur place au sein de leur famille et de la communauté. Cependant, la diversité des tâches et des loisirs tendraient à remettre en question l'idée qu'il existerait une jeunesse considérée comme un ensemble unique. Chaque jeune se forge donc d'une certaine façon une identité qui lui est propre et qui lui est nécessaire pour exister.
Le lien entre l'assentamento et les jeunes peut-être envisagé à partir de l'importance que revêt ce territoire dans la vie des jeunes, comme lieu de référence, de possible installation ou même de repli si nécessaire. Il est important de souligner que dès le début de la réflexion sur le Projet d'Assentamento (PA) (8), les familles de Ramada ont pensé à l'installation des jeunes sous une forme proche d'une modalité de transmission de la terre très courante dans la région, utilisée par les parents de leur vivant (Caron, Sabourin 2001 : 72). Ici, dès la titularisation des assentados, un jeune âgé alors de 11-12 ans s'était vu attribuer le statut d'assentado, alors qu'il vivait encore chez ses parents avec ses deux autres frères. Par ailleurs, un tout jeune couple de 15-16 ans a pu s'installer dans une maison, travailler et continuer des études. Au total, six jeunes couples étaient installés dans l'assentamento en 2006, dont trois reconnus comme assentados et trois travaillant sur la terre d'un parent. Un de ces couples correspond au cas d'un fils d'assentado au chômage à São Paulo et qui a été invité par la communauté à la rejoindre avec sa femme et ses deux enfants. Cette invitation est significative de l'attention portée à la famille par la communauté et cela, sans égard à la liste officielle des assentados qui est définie et modifiée par l'INCRA. Ici comme dans les autres assentamentos, ceux qui ne sont pas sur cette liste sont considérés comme des familles supplémentaires dites « agrégées ». Elles doivent être acceptées par l'assentamento si celui-ci à un fonctionnement communautaire ou par une famille pour s'installer sur une parcelle ou dans une maison. Après avoir habité une maison inoccupée, cette famille s'est vue offrir la possibilité de construire, elle aussi, une maison mais sans être pour autant reconnue officiellement comme assentada. Ces possibilités d'installation sur place, quel que soit le statut, renforce l'attachement des jeunes à ce territoire, leur permettant d'avoir une certaine sécurité pour envisager leur vie future. La communauté les soutient dans leurs décisions et leurs projets. Cela fait l'objet de discussion au sein de l'association à l'occasion de réunions, où chacun peut exprimer son avis. L'appui aux jeunes quelques soient leurs projets semblent primer et ne peut être compris sans considérer le caractère très familial de cet assentamento (tout le monde à un lien de parenté proche ou éloigné).
L'assentamento est un territoire, que les jeunes peuvent quitter et réintégrer sous forme de migrations temporaires (Woortmann, 1995 : 270). A Ramada, les jeunes partent afin de se constituer des économies pour ensuite revenir se marier, construire une maison, se lancer dans des activités économiques (achat d'un petit cheptel). Ces partants représentaient en 2009, environ un quart de la population jeune présente l'année précédente. Pour certains jeunes, cela apparaît comme un rite de passage, permettant de découvrir « le monde ». Certains quittent l'assentamento avec l'idée d'aller vivre ailleurs, mais ils y reviennent. D'autres partent en pensant revenir, mais ne reviennent pas. Cette possibilité d'aller-retour est facilitée par la construction même de l'assentamento en tant que territoire de la communauté.
Si chaque jeune se construit son propre réseau de lieux, l'assentamento apparaît pour tous comme un lieu possible d'ancrage, d'une certaine façon un « espace de référence » identitaire (Robette, 2009 : 107). Auparavant, du temps où les parents étaient métayers et devaient changer de lieu d'habitation et de travail selon les opportunités rencontrées, cela n'était pas le cas.
C. 1995-2009: Etapes du processus organisationnel des jeunes
Alors que depuis la création de l'assentamento de Ramada da Quixabeira toutes les tentatives de regroupement de la jeunesse avaient échoué, en 2009 un groupe de jeunes s'est formé. Ceux qui étaient de jeunes enfants au moment de la création de l´assentamento en 1995 forment aujourd'hui ce groupe. Pour comprendre ce qui a pu retarder la mise en place de ce groupe, l'attention doit se porter sur ce que faisaient les jeunes jusqu'alors et les lieux qu'ils fréquentaient en dehors de l'école et du travail.
En dehors des moments de travail ou d'études, les jeunes de l'assentamento avaient, avant la création du groupe, peu d'occasions de se retrouver. Les garçons se rencontraient le week-end avec ceux d'un assentamento voisin pour s'entraîner ou pour jouer des matchs de football contre des équipes des environs. Le terrain se trouve dans l'assentamento voisin. Cette activité, très courante au Brésil, est à la fois physique, collective et festive. Cependant, ce sport est ici spécifiquement masculin, les jeunes filles ne sont que spectatrices.
Alors que le football s'avère être une activité exclusivement masculine, le groupe de préparation à la cérémonie de la confirmation (9) est lui totalement féminin. C'est un regroupement à caractère religieux, organisé par des adultes et tourné vers la catéchèse. Le groupe de confirmation se réunit ponctuellement. En 2006, plusieurs jeunes filles, dont certaines voulaient bientôt se marier, ont été encouragées à préparer ce sacrement de l'Eglise catholique. Cette activité est définie par Francisca (entretien, 2006), qui l'animait, comme une occasion de « réfléchir à la valeur de la vie ». La dimension religieuse est très présente dans l'assentamento (cf. La notion de « terre promise » utilisée pour désigner l'assentamento). C'est aussi un ensemble de valeurs et de croyances, qui encouragent les habitants dans leur quotidien. La pratique religieuse est exclusivement catholique et représente un moment de rencontre pour la communauté, qui se conçoit comme une Communauté Ecclésiale de Base (CEB) (10) .
Enfin, dans l'assentamento, les jeunes ont aussi la possibilité de participer à l'association de l'assentamento dès l'âge de 16 ans et d'être élus au bureau. Certains ont été président, secrétaire... Ceci a peut-être représenté un frein à la constitution d'un groupe de jeunes spécifique, mais cette participation des jeunes au bureau de l'association représente pour eux, un espace de formation au contact des adultes.
Ainsi, les rencontres formellement organisées au sein de l'assentamento entre jeunes étaient implicitement sexuées : les garçons au foot dans l'assentamento voisin et les filles au groupe de confirmation. L'intégration des jeunes dans la vie de l'assentamento, en particulier la possibilité d'être membres à part entière de l'association ainsi que l'absence de projets spécifiques, ne les poussaient pas jusqu'alors à s'organiser. Depuis 2009, un nouveau mode de regroupement des jeunes s'est mis en place. Il s'est fixé pour objectif de défendre les intérêts des jeunes de la communauté, de mettre en place des projets comme la production de coton biologique intégrée dans un processus de commerce équitable ou encore l'organisation de loisirs pour les jeunes. Cependant, les membres voient aussi ce groupe comme un moyen de représenter la communauté, pour cela les jeunes ont élus deux représentants, garçon et fille, qui peuvent participer à des réunions extérieures.
L'autre élément déclencheur a été l'organisation, par la Commission Pastorale de la Terre, en partenariat avec la Pastorale de la Jeunesse Rurale (PJR) nationale, d'un camp « de la Jeunesse Rurale » dans la région auquel ont participé des jeunes d'assentamentos et de zones rurales de la région du Pajeú, dont certains de Ramada da Quixabeira. Rappelons qu'en 2004, une même proposition d'organisation avait déjà été tentée, mais elle avait échoué car à l'époque, aucun groupe n'avait vu le jour à Ramada. Cependant lors de cette rencontre en novembre 2009, ont eu lieu des ateliers et des groupes d'échanges. La participation de jeunes de l'assentamento à une activité de la CPT est à mettre en relation avec l'embauche récente d'un jeune de la communauté au bureau local de l'organisation. Cette embauche est significative de la notoriété de l'association de l'assentamento aux yeux des autres organisations de la région, en particulier dans les domaines des activités agricoles, de l'approvisionnement en eau, de la promotion de l'agriculture familiale.
En 2009, deux courants se sont donc rencontrés et ont contribué à catalyser l'organisation des jeunes de l'assentamento de Ramada da Quixabeira. D'une part, un courant interne à l'assentamento via un groupe de jeunes, animé d'objectifs précis et muni de représentants élus et d'autre part, un courant externe avec la volonté de la part de la CPT d'organiser les jeunes ruraux de la région. Cette rencontre a été bénéfique pour les jeunes de l'assentamento de Ramada da Quixabeira car elle a conduit à l'identification de ces jeunes par le reste de la communauté mais aussi pour l'extérieur, comme un tout organisé.
Les jeunes de Ramada se sont forgés une identité, qui est liée à la fois à leur famille et au territoire en construction qu'ils habitent : l'assentamento. La multiplicité des référentiels identitaires liée aux activités individuelles mais aussi collectives des jeunes est à considérer, selon Di Meo (2009 : 22 ), comme un élément qui contraint l'individu à « rechercher une cohérence sociale et spatiale autour de son histoire et de la construction de sa propre territorialité ».
Via ce processus d'organisation et d'identification des jeunes l'assentamento de Ramada da Quixabeira s'est ainsi construit une identité reconnue, qui rejaillit et alimente le processus identitaire des jeunes de l'assentamento.
II. A la recherche d'une identité : la jeunesse des assentamentos.
Pour les jeunes, le renforcement de l'identification à l'assentamento passe d'une part par la possibilité qu'ils ont de participer à la construction de cet assentamento en tant que territoire, d'autre part par la rencontre d'autres groupes, jeunes ou adultes, grâce auxquels se créent un phénomène d'identification mais aussi de différenciation propice au resserrement des liens avec leur lieu de vie (Moles 1995 : 159). L'étude située à Ramada da Quixabeira est ici enrichie par l'expérience de deux autres assentamentos, l'un localisé dans la région littorale du Pernambouc et l'autre à l'extrême ouest de l'Etat de São Paulo.
A. La formation des groupes de jeunes dans les assentamentos
L'organisation de la jeunesse des assentamentos à l'échelle locale se réalise grâce à deux éléments déclencheurs, l'un interne et l'autre externe à chaque assentamento.
Le premier déclic vient de l'intérieur des assentamentos, par la maturation d'une identité propre aux jeunes assentados. Cette impulsion découle d'abord du besoin des jeunes de se retrouver, au delà des différences de sexes, de religions etc. Ainsi, parmi les critères de définition du groupe de jeunes, outre l'âge, la situation des participants, la régularité des réunions ou les activités partagées, figure la mixité. On assiste dans les assentamentos à différents types de regroupements autour d'intérêts propres à la jeunesse : un groupe se réunissant dans un but concret, obtenir un terrain de sport par exemple, un autre dans une perspective religieuse inspirée de la théologie de la libération (11), un autre pour permettre l'expression de chacun. Un groupe d'un assentamento de la zone littorale du Pernambouc s'est d'abord réuni autour de l'expression de la vie de chacun puis s'est ensuite concentré sur la réalisation de projets, pour se cristalliser enfin sur un objectif particulier, celui d'une pépinière. Ces regroupements, associés à d'autres éléments comme la famille, le travail, l'école, la religion, contribuent à la formation des jeunes et forment un référentiel identitaire, créant une territorialisation de l'assentamento pour les jeunes eux-mêmes. Réussir à cerner des éléments d'intérêt commun pour ces jeunes, comme les transports, l'accès à l'informatique ou au téléphone renforce cette idée qu'il existe une jeunesse auprès des jeunes mais aussi des autres habitants de la communauté.
Un autre déclencheur de l'organisation des jeunes provient de l'extérieur par le biais de financements de projets spécifiques aux jeunes, souvent proposés par des ONG, des mouvements de lutte pour la terre ou des syndicats. Cela favorise aussi l'émergence d'une identité de la jeunesse dans un assentamento, dès lors que les initiatives spécifiques des jeunes sont encouragées. Dans un cadre général où les ONG cherchent à valoriser la responsabilité des habitants sur le devenir de leurs territoires (citoyenneté), les jeunes ont eux aussi un rôle à jouer qui reste parfois à clarifier ou à interpréter. Des projets spécifiques aux jeunes regroupés existent, comme le soutien à la production de coton biologique à Ramada da Quixabeira. Ces projets sont généralement tournés vers un appui aux activités agricoles.
De son côté, le gouvernement fédéral reconnaît officiellement l'existence d'une jeunesse rurale et particulièrement d'une jeunesse des assentamentos. Il a mis en place en 2003, en partenariat avec la Banque Mondiale, le programme intitulé « notre première terre ». C'est un programme d'achat de terre pour les jeunes reposant sur un crédit foncier favorisant l'acquisition de propriété par les jeunes réunis en association.
Le principal mouvement de lutte pour la terre, le MST (Mouvement des travailleurs ruraux Sans-Terre), est opposé à ce programme et l'a rebaptisé « notre première dette ». En effet, la dette est contractée collectivement par l'association, mais la responsabilité est individuelle. Plus généralement, les organismes publics chargés de la réalisation de la réforme agraire comme l'INCRA encouragent une organisation de type associative ou coopérative de production, pour faciliter leur propre travail. Cela vaut pour les jeunes, les femmes, les assentados, etc. Des groupes de jeunes se forment donc aussi pour répondre à ces sollicitations et obtenir ces éventuelles aides financières.
B. Des jeunes co-responsables de la construction d'un territoire
Certains lieux délimités dans les assentamentos relèvent de la responsabilité de jeunes. Ceux-ci l'assument souvent dans le cadre des terres familiales. Dans d'autres situations c'est la sollicitation de la communauté ou le choix particulier d'un groupe de jeunes, qui conduit à charger les jeunes de tâches précises sur une parcelle, une pépinière ou un potager communautaire. Ces actions créent un attachement plus important au territoire, donc à l'assentamento. En effet, les pratiques socio-spatiales des jeunes se développent dans ce qui forme un espace de vie et qu'ils fréquentent au quotidien (Frémont, 1999, Di Méo, 2001). Le passage de ces pratiques à l'existence d'un territoire propre aux jeunes et qui peut être différencié de celui du reste de la communauté n'est pas obligatoire. Ces pratiques renforcent par contre la construction du territoire commun à toute la communauté, par le biais d'une représentation sociale et symbolique de l'espace de l'assentamento.
Dans certains cas, on ne peut savoir clairement qui est à l'initiative de la pratique en question. Y a-t-il eu une délégation de la part des adultes comme cité précédemment ou des jeunes déjà plus indépendants ? Ont-ils choisi de leur propre chef de réaliser telle ou telle action, souvent à titre d'expérimentation ? Cohen et Duqué (2001 :114) rapportent le cas « de jeunes [qui] ont été pratiquement "délégués" pour réaliser une nouvelle culture d'ail ». Certains jeunes sont très proches du concept des « paysans expérimentateurs » (Sabourin, 2007), qui testent sur leurs terres et avec leur bétail des pratiques nouvelles, vues ailleurs et acceptent de rendre public les méthodes et les résultats de leurs expérimentations. A Ramada da Quixabeira, un jeune a ainsi commencé l'apiculture et mis en place une nouvelle façon de conserver le foin.
Outre l'appropriation d'une petite partie du territoire, apparaît ici la dimension économique que peut prendre l'organisation de la jeunesse et le lien aux nouveaux modes de production. Par exemple, en 2004, il avait été question à Ramada d'établir une zone de maraîchage près de l'une des retenues d'eau et d'en confier le soin aux jeunes mais l'assèchement de la retenue dû aux sécheresses les avait découragés. Alors que dans d'autres assentamentos de la région la Commission Pastorale de la Terre encourageait des projets de pépinières auprès des jeunes, rien n'avait été mené à Ramada, sans doute à cause de ces problèmes récurrents d'approvisionnement en eau. Aujourd'hui, avec la constitution de citernes destinées exclusivement à approvisionner en eau les plantes maraîchères, des projets réapparaissent.
Ainsi, l'éducation, les travaux agricoles, l'organisation des jeunes, la pratique éventuelle de loisirs, la participation à un culte religieux... tous ces faits jouent un rôle important dans l'identification et la construction d'un territoire par les jeunes. La création d'une jeunesse des assentamentos passe nécessairement par l'édification d'une base identitaire, qui ici peut être celle des assentamentos. Pour cela, il faut que d'espaces informels, les assentamentos deviennent des territoires perçus et vécus comme tels.
C. Une mise en réseau des jeunes des assentamentos
Il n'existe pas de jeunesse organisée en « sous-mouvement » de jeunes, comme celui des enfants sans-terre, les « sem-terrinhas », au sein du Mouvement des Sans Terre (MST). On remarque cependant une proximité sur les questions de jeunesse entre les mouvements brésiliens appartenant à la Via Campesina (12). Cette proximité s'exprime à l'occasion de rencontres ou « Forum de la Jeunesse Rurale ». Ces jeunes arrivent souvent à des postes à responsabilités dans ces mouvements. Les jeunes des assentamentos sont le plus souvent mélangés avec d'autres jeunes au sein des pastorales de l'Eglise catholique (pastorale de jeunesse rurale ou pastorale de jeunesse du milieu populaire) ou des syndicats ruraux, et mêlés aux adultes au sein des mouvements comme le MST.
La mise en réseau des jeunes des assentamentos se fait par les mouvements de lutte pour la terre, les pastorales, les ONG partenaires, mais aussi l'école, les activités sportives etc. En effet, les réseaux dont font partie les assentamentos sont nombreux et dépassent la sphère de la réforme agraire. Outre les réseaux familiaux, ce sont des réseaux liés d'abord à l'histoire de l'assentamento: le mouvement ou l'organisation avec lesquels s'est faite l'occupation, (moment préalable dans la revendication d'une terre) et qui les a accompagnés le temps du campement, les appuis trouvés à l'époque auprès de la population rurale ou urbaine... Viennent ensuite, les réseaux concernant les projets de production. Ils sont souvent liés aux précédents, mais aussi à des ONG ou à des programmes gouvernementaux. Les assentamentos ont aussi des réseaux locaux : entre assentamentos d'une même région, ou entre associations de communautés rurales. Par la rencontre d'autres jeunes ou adultes organisés, les jeunes des assentamentos identifient les intérêts qui leurs sont propres et ceux qu'ils ont en commun avec ces autres groupes.
Conclusion
Être de quelque part, avoir un ancrage, permet sans aucun doute, aux jeunes, qui habitent les assentamentos de se construire individuellement, mais aussi de prendre conscience des particularités de leur situation, de leur classe d'âge. Avec la mise en place de groupes de jeunes dans de nombreux assentamentos, la dimension de l'action collective est ainsi encouragée. Un acteur collectif émerge et les jeunes assument des responsabilités, qui dépassent les rôles traditionnellement attribués dans le cadre des parcelles familiales. Progressivement, on voit par ailleurs apparaître un réseau de ces groupes de jeunes, qui semble pouvoir conduire à l'organisation d'une jeunesse des assentamentos, prête à revendiquer des droits et à exercer sa citoyenneté. La création d'un territoire et la participation des jeunes à ces processus ouvrent des perspectives nouvelles pour les assentamentos et renforce la possibilité d'une permanence des jeunes dans le milieu rural.
Notes de bas de page
(1) L'objectif principal de la réforme agraire est de permettre une meilleure justice sociospatiale en milieu rural par le biais d'une répartition des terres et plus généralement une meilleure démocratie.
(2) Cet article se base en partie sur des recherches menées dans le cadre d'une thèse de géographie, soutenue en juin 2009 (Barbay, 2009).
(3) Cet assentamento fait l'objet de mes recherches depuis 2001. D'abord, sur l'appropriation de la terre par les habitants, ensuite sur l'identité « rurale » et enfin sur les jeunes de l'assentamento.
(4) In La Bible, Ancien testament: Livre de l'Exode.Voir aussi Collection Bíblia e terra n° 2 Conquista e posse da terra no Antigo Testamento, publiée par la Commission Pastorale de la Terre (CPT) du Nordeste.
(5) Entretien avec Francisco de Assis Almeida, Assentamento Ramada da Quixabeira (Iguaracy), le 12 juillet 2001.
(6) Moradores : Pour palier à l'abolition de l'esclavage en 1888, un système nouveau s'est mis en place, celui des moradores. Des familles étaient autorisées à vivre sur une terre mais en contre-partie elles constituaient une main-d'œuvre disponible pour le propriétaire.
(7) La seule possibilité pour devenir propriétaire de ces terres est que l'assentamento devienne indépendant de l'INCRA. Dans ce cas, l'Institut est dégagé de nombreuses obligations vis-à-vis des habitants et de leurs terres.
(8) Projet d´Assentamento (PA) : document réalisé au début de l´assentamento, dans lequel est dessiné un projet global pour l´assentamento comprenant un état des lieux, les besoins et les souhaits.
(9) La confirmation est un sacrement dans l'Eglise catholique « destiné à renforcer le chrétien dans la grâce du baptême » (Le nouveau Petit Robert, 2008).
(10) Communauté Ecclésiale de Base ou CEB : Pour le théologien Clodovis Boff (Boff 1980 : 596): « La Communauté Ecclésiale de Base a contribué à créer chez ses membres la vision d'une foi non seulement différente de celle des oppresseurs, mais aussi contraire [...] Elle permet de délégitimer le projet de domination des classes dominantes et de légitimer, par le même mouvement, le processus de libération du peuple opprimé [...]. »
(11) La théologie de la libération a surgi en Amérique latine à la fin des années 60, à partir des écrits du théologien péruvien Gustavo Gutiérrez, qui mettait en évidence « la force libératrice des pauvres. » Elle s'est rapidement répandue sur le continent et en particulier au Brésil et a irrigué la pratique des Communautés Ecclésiales de Base et de nombreux groupes et mouvements, revendiquant le rapprochement entre foi et vie.
(12) Via Campesina : réseau international de mouvements paysans. Au Brésil, parmi ses membres, on compte, entre autres, le Mouvement des Sans Terre (MST), la Commission Pastorale de la Terre (CPT), la Pastorale de la Jeunesse Rurale (PJR), le Mouvement des Petits Agriculteurs (MPA).
Bibliographie
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Pour citer cet article :
Barbay Claire, «Une jeunesse organisée dans les assentamentos brésiliens ? Territorialisation et processus identitaire». RITA, n° 4 : décembre 2010, (en ligne), Mise en ligne le 10 décembre 2010. Disponible en ligne http://www.revue-rita.com/traits-dunion-thema-59/une-jeunesse-organisee-dans-les-assentamentos.html