• Numéro 16
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    Crise dans les Amériques
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Edito n°13

L’organisation de ce 13ème numéro de RITA a été particulière. À la fin 2019 nous nous sommes mobilisé·e·s, en tant que revue membre du collectif des Revues en Lutte, contre la Loi de la Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) proposée par le gouvernement. Cette loi, qui vise à augmenter le contrôle de type managérial dans l’Enseignement supérieur et la Recherche (ESR), promet, par la dérégulation des statuts, de faire exploser la précarité (déjà si importante) au sein du personnel enseignant et administratif de l’Université. Ainsi, elle remet en cause l’autonomie universitaire et prévoit une concentration des moyens distribués par projet, masquant, en réalité, la mise en concurrence de tou·tes contre tou·tes et la dépendance accrue de la recherche aux intérêts économiques et industriels. La LPPR, présentée en Conseil des ministres en plein été, est plus que jamais d’actualité et nous continuons mobilisé·es et attentif·ves dans cette rentrée 2020. C’est pourquoi nous publions l’intégralité de l’éditorial commun des Revues en Lutte dans notre numéro 13 de RITA. 

Pendant la préparation de ce numéro, c’est ensuite la pandémie mondiale de la Covid-19 qui nous a pris de court, bouleversant nos vies, et nos façons de travailler, de nous déplacer, d’habiter, de consommer. Pendant le confinement, nous avons été nombreux·ses à nous poser des questions sur l’avenir écologique de la planète, sur nos relations avec le reste du vivant, mais aussi sur ce que signifie vivre en ville dans ce contexte. Dans la section Théma de notre numéro 13 de RITA, nous proposons justement une réflexion sur les villes américaines face aux changements globaux. Alors que les deux tiers de la population des Amériques vivent en ville, il nous a paru fondamental de réfléchir aux processus des bouleversements environnementaux planétaires à l’échelle urbaine. Ce choix nous semble aujourd’hui d’autant plus pertinent qu’on voit les effets particuliers de la crise environnementale, climatique et sanitaire dans les villes. Si la question environnementale se trouve au cœur de la notion de changements globaux, cette dernière propose aussi une vision systémique et diachronique de plusieurs autres dynamiques contemporaines qui accompagnent et participent à la dégradation de l’environnement et du climat, comme les bouleversements démographiques, du travail ou encore de la politique. À l’heure où les villes concentrent plusieurs de ces dynamiques, elles n’échappent pas aux effets de ces changements globaux qui se déroulent en dehors de leurs périmètres comme nous l’avons vu lors des incendies de forêt se déroulant actuellement, que ce soit sur la côte Ouest des États-Unis ou dans le Centre et Sud-Est du Brésil. Observer la ville sous cet angle consiste alors à la penser comme un écosystème propre, soumis à des aléas, et capables de résiliences autant que de résistances.

La partie Théma de ce numéro 13 de RITA réunit au total huit contributions, dont cinq articles scientifiques, deux entretiens et une nouvelle littéraire. On peut distinguer, parmi ces contributions, celles qui s’intéressent à l’échelle temporelle et l’inscription spatiale de ces changements dans la ville. C’est le cas de la contribution de Jonathan Tichit, qui réfléchit à la manière de rendre compte des ruines urbaines, symptômes des changements globaux dans le contexte de villes états-uniennes. Pour cela, il s’intéresse aux photographies de Robert Smithson, Lewis Baltz ou encore Joel Sternfeld qui saisissent les effets sans précédents de la mondialisation capitaliste sur les villes et l'environnement, de l’accélération du rythme de vie à l’augmentation de l’émission de gaz à effets de serre en passant par la pollution des sols et l’amenuisement des ressources exploitables. Maria Regina Weissheimer, pour sa part, questionne les politiques de valorisation patrimoniale de quartiers historiques brésiliens. Elle dresse un tableau de l'évolution sociologique de la population de ces quartiers depuis la mise en place des politiques patrimoniales en montrant que les résultats restent inégaux. 

Explorant également la capacité des politiques à transformer les villes, l’entretien de Cléa Fortuné avec Pierre-Alexandre Beylier, Maître de conférences à l’Université Grenoble-Alpes, spécialiste des frontières, nous offre un regard historique, économique, et politique sur ce qui fait la particularité des villes frontalières entre le Canada et les États-Unis. Sa lecture cerne les enjeux des relations américano-canadiennes, depuis leur bouleversement par les attentats du 11 septembre 2001, jusqu'à la fermeture partielle de la frontière en raison de la Covid-19. 

Les quatre dernières contributions se penchent quant à elles davantage sur les phénomènes de résistances et résiliences urbaines. Trois d’entre elles portent sur les villes brésiliennes. Mettant en relation les changements globaux avec la mobilisation sociale autour de la planification urbaine, Humberto Machado Lima Jr s'intéresse au projet politique du Mouvement "Passe Livre", dont les militants revendiquent la démocratisation et la gratuité des biens et services publics, en particulier les transports en commun. Il analyse la façon dont le mouvement cherche à contrer les formes de reproduction des inégalités à travers la construction d'un projet urbain alternatif et interroge le dialogue et les contrepoints de ce projet par rapport aux études urbaines brésiliennes, à la notion de marginalité employée par Manuel Castells ou encore au concept de ville-entreprise. L’entretien de Nathalia Capellini et François Weigel avec l’architecte-urbaniste brésilien João Sette Whitaker, professeur à l’Université de São Paulo, permet lui aussi de penser la ville à travers les inégalités qu’elle produit et reproduit. Il est ainsi question de la fabrique néolibérale des villes globales et de leur impact en termes d’urbanisme et d’augmentation des inégalités, sans oublier une mise en relation avec le contexte politique brésilien actuel.

L’inscription des relations de pouvoir dans la ville est multiple. À ce titre, Angèle Proust s’intéresse pour sa part à la confrontation de deux modèles socio-spatiaux d’agriculture urbaine dans les espaces métropolitains de São Paulo. Son analyse lui permet de penser la justice alimentaire à l’échelle d’une mégalopole et d’interroger le rôle de l’agriculture pour la valorisation des marges urbaines et l’émancipation des acteurs locaux.

L’article de Félix Gueguen s’intéresse quant à lui au quartier de Plaza de la Hoja à Bogotá en Colombie et à la relocalisation des populations victimes du conflit armé en milieu urbain et à leur intégration dans de nouveaux quartiers. À travers cela, il interroge, en mobilisant notamment des cartes mentales dessinées par ses interlocuteur·rices, les notions d’identité et de reconstruction identitaire des déplacé·es. Enfin, son étude insiste sur la politisation des projets d’urbanisme et des logements sociaux destinés aux populations déplacées de force, et les limites de ces projets inaboutis.

Pour achever ce dossier thématique, nous avons le plaisir et l’honneur de publier un texte inédit produit par Ronaldo Correia de Brito, l'un des écrivains brésiliens les plus importants du panorama littéraire actuel. Nous plongeant dans le monde urbain, il en offre une approche fictionnelle, à travers le regard d'un promeneur qui, étouffé par les jours vides de quarantaine et l'angoisse du coronavirus, s'enfonce dans les rues désertes et désolantes d'une ville de Recife labyrinthique.

En outre, RITA accueille dans sa partie Champ libre deux autres contributions. Dans la perspective d'une réflexion sur notre métier d'enseignant-chercheur, Christophe Brochier nous propose un texte où il s'interroge sur les défis de l'enseignement des sciences sociales en licence. Même si les difficultés sont présentes, l'auteur nous invite à penser que cela peut être l'occasion pour introduire "la perspective de la recherche" dans nos activités d'enseignement, en utilisant la "logique de chercheur" pour transmettre des connaissances adaptées aux besoins formatifs des étudiants.

Dans la seconde, André Sanches Siqueira Campos et Tullo Vigevani font dialoguer Amado Cervo, professeur d’histoire des relations internationales de l’Université de Brasilia et Audrey Alejandro qui a publié en 2019 un ouvrage intitulé : Western Dominance in International Relations? The Internationalisation of IR in Brazil and India. En s’appuyant sur ces deux auteur·rices, Campos et Vigevani questionnent l’existence d’une théorie des relations internationales proprement brésilienne. Il s’agit ainsi d’interroger la production de connaissances et de théories et leur internationalisation depuis les Suds.

Pour terminer, nous tenons à remercier chaleureusement les auteur·rices et les lecteur·rices pour leur participation à ce numéro de RITA. Bonne lecture à toutes et tous ! Au plaisir de prochaines collaborations,

Nathalia Capellini et Céline Raimbert pour le Comité de rédaction de RITA

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Edito n°13

La organización de este número 13 de RITA fue peculiar. A finales de 2019, como miembros del colectivo Revistas en Lucha (Revues en Lutte), nos movilizamos contra la Ley Plurianual de Programación de la Investigación (LPPR) propuesta por el gobierno francés. Esta ley, que tiene por objetivo aumentar el control de tipo gerencial (management) en la enseñanza superior y la investigación, promete, a través de la desregulación de los estatutos, disparar la precariedad (ya tan importante) entre el personal docente y administrativo de la Universidad. Así pues, pone en tela de juicio la autonomía de la universidad y prevé la concentración de los recursos distribuidos por proyectos, escondiendo, en realidad, la competencia de tod@s contra tod@s y la creciente dependencia de la investigación a los intereses económicos e industriales. La LPPR, presentada al Consejo de Ministros a mediados del verano, está de actualidad más que nunca y seguimos movilizad@s y atent@s en el nuevo año académico 2020. Por ello, publicamos el editorial conjunto de las Revistas en Lucha en nuestro número 13 de RITA.

Durante la preparación de este número, la pandemia mundial de Covid-19 también nos tomó por sorpresa, cambiando nuestras vidas, nuestra forma de trabajar, de movernos, de vivir y de consumir. Durante el confinamiento, muchos de nosotros nos hemos interrogado sobre el futuro ecológico del planeta, sobre nuestras relaciones con el resto del mundo vivo, pero también sobre lo que significa vivir en la ciudad en este contexto. En la sección Théma de nuestro número 13 de RITA, ofrecemos una reflexión sobre las ciudades americanas ante los cambios globales. Dado que dos tercios de la población de las Américas vive en la ciudad, nos pareció fundamental reflexionar sobre los procesos de cambios ambientales mundiales a nivel urbano. Esta elección parece tanto más relevante hoy en día dados los efectos particulares de la crisis ambiental, climática y sanitaria en las ciudades. Si la cuestión ambiental está en el centro de la noción de cambio global, ésta propone también una visión sistémica y diacrónica de varias otras dinámicas contemporáneas que acompañan y participan en la degradación del medio ambiente y del clima, como los impactos demográficos, laborales y políticos. En un momento en que las ciudades concentran muchas de estas dinámicas, no pueden escapar a los efectos de estos cambios globales que están operando fuera de sus perímetros, como hemos visto en los incendios forestales que se están produciendo en la actualidad, ya sea en la costa oeste de los Estados Unidos o en el centro y sureste de Brasil. Observar la ciudad desde este ángulo significa pensar en ella como un ecosistema, sujeto a peligros, tan potencialmente resiliente como resistente.

La parte temática de este número 13 de RITA (Théma) reúne un total de ocho contribuciones, entre las que se incluyen cinco artículos científicos, dos entrevistas y un ensayo literario. Dentro de estas contribuciones, se puede distinguir entre las que se refieren a la escala temporal y la inscripción espacial de estos cambios en la ciudad. Este es el caso del texto de Jonathan Tichit, que reflexiona sobre cómo dar cuenta de las ruinas urbanas como síntomas del cambio global en el contexto de las ciudades de los Estados Unidos. Para ello, se interesa en las fotografías de Robert Smithson, Lewis Baltz y Joel Sternfeld, que captan los efectos sin precedentes de la globalización capitalista en las ciudades y el medio ambiente, desde la aceleración del ritmo de vida hasta el aumento de las emisiones de gases de efecto invernadero, o desde la contaminación del suelo hasta el agotamiento de los recursos explotables. Maria Regina Weissheimer, por su parte, cuestiona las políticas de valorización del patrimonio de los barrios históricos brasileños. La autora da una idea de la evolución sociológica de la población de estos barrios desde la aplicación de las políticas patrimoniales, y muestra que los resultados siguen siendo desiguales.

Explorando también la capacidad de las políticas para transformar las ciudades, la entrevista de Cléa Fortuné con Pierre-Alexandre Beylier, profesor titular de la Universidad de Grenoble-Alpes, especialista en fronteras, nos ofrece una visión histórica, económica y política de lo que hace especiales a las ciudades fronterizas entre Canadá y los Estados Unidos. Su lectura en profundidad identifica los desafíos presentes en las relaciones americano-canadienses, que se vieron sacudidas por los ataques del 11 de septiembre de 2001, hasta el cierre parcial de la frontera debido a la Covid-19.

Las últimas cuatro contribuciones examinan más de cerca los fenómenos de resistencia y resiliencia urbana. Tres de ellas se centran en las ciudades brasileñas. Vinculando los cambios globales con la movilización social en torno a la planificación urbana, Humberto Machado Lima Jr. analiza el proyecto político del movimiento "Passe Livre", cuyos activistas reclaman la democratización y gratuidad de los bienes y servicios públicos, especialmente el transporte público. Analiza la forma en que el movimiento busca contrarrestar las formas de reproducción de las desigualdades a través de la construcción de un proyecto urbano alternativo y cuestiona el diálogo y los contrapuntos de este proyecto en relación con los estudios urbanos brasileños, la noción de marginalidad utilizada por Manuel Castells o el concepto de ciudad-empresa. La entrevista de Nathalia Capellini y François Weigel con el arquitecto y urbanista brasileño João Sette Whitaker, profesor de la Universidad de São Paulo, también les permite pensar en la ciudad a través de las desigualdades que produce y reproduce. Se discute la fábrica neoliberal de las ciudades globales y su impacto en términos de planificación urbana, así como el aumento de las desigualdades, sin olvidar su relación con el actual contexto político brasileño.

La inscripción de las relaciones de poder en la ciudad es múltiple. Angèle Proust se interesa en la confrontación de dos modelos socioespaciales de agricultura urbana en las áreas metropolitanas de São Paulo. Su análisis le permite pensar en la justicia alimentaria a escala de megalópolis y cuestionar el papel de la agricultura en la mejora de los márgenes urbanos y la emancipación de los actores locales.

El artículo de Félix Gueguen está centrado en el barrio de la Plaza de la Hoja de Bogotá y en la reubicación de las personas afectadas por el conflicto armado en zonas urbanas y su integración en nuevos barrios. De esta manera, y a través del uso de mapas mentales dibujados por sus interlocutores, interroga las nociones de identidad y de reconstrucción identitaria de las poblaciones reubicadas. Por último, su estudio insiste en la politización de los proyectos de planificación urbana y de vivienda social para las poblaciones desplazadas por la fuerza, y en los límites de estos proyectos inacabados.

Para concluir este dossier temático, nos complace y honra publicar un texto inédito producido por Ronaldo Correia de Brito, uno de los escritores brasileños más importantes del panorama literario actual. Sumergiéndonos en el mundo urbano, nos ofrece un acercamiento ficticio al mismo, a través de los ojos de un caminante que, asfixiado por los días vacíos de su confinamiento y la angustia del coronavirus, se hunde en las calles desiertas y desoladoras de la laberíntica ciudad de Recife.

Además, RITA acoge con satisfacción en su sección de campo abierto (Champ Libre) otras dos contribuciones. En la perspectiva de una reflexión sobre nuestro oficio de docentes-investigadores, Christophe Brochier nos propone un texto donde se interroga sobre los desafíos de la enseñanza de las Ciencias Sociales en los primeros años del grado universitario. Incluso si las dificultades están presentes, el autor se inclina a pensar que éstas pueden ser la ocasión para introducir “la perspectiva de la investigación” en nuestras actividades docentes, utilizando la “lógica del investigador” para transmitir conocimientos adaptados a las necesidades formativas de los estudiantes.

En la segunda, André Sanches Siqueira Campos y Tullo Vigevani reúnen a Amado Cervo, Profesor de Historia de las Relaciones Internacionales de la Universidad de Brasilia, y a Audrey Alejandro, quien en 2019 publicó un libro titulado Western Dominance in International Relations? The Internationalisation of IR in Brazil and India. Basándose en estos dos autores, Campos y Vigevani cuestionan la existencia de una teoría específicamente brasileña de las relaciones internacionales. Su objetivo es preguntarse acerca de la producción de conocimientos y teorías, y su internacionalización desde el Sur.

Para concluir, quisiéramos agradecer calurosamente a l@s autor@s y lector@s por su participación en este número de RITA. ¡Feliz lectura para tod@s ustedes! Y esperando sus futuras colaboraciones,

Nathalia Capellini y Céline Raimbert para el Comité de redacción de RITA.

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Edito n°13

The organization of RITA’s issue #13 was special. At the end of 2019 we mobilized, as a member of the Revues en Lutte collective, against the Multi-Year Research Planning Law (LPPR) proposed by the French government. This law, which aims to increase managerial control in higher education and research, promises to massively increase the already-existing precariousness among universities’ teaching and administrative staff through the further deregulation of their employment statuses. Thus, the bill undermines universities’ autonomy and provides for a concentration of project-allocated resources, masking the competition of all against all and the increased dependence of research on economic and industrial interests. The LPPR, presented to the Council of Ministers in the middle of the summer, is more topical than ever and we continue to be mobilized and focused in the new academic year 2020. This is why we are publishing the entire joint editorial of the Revues en Lutte collective in our latest issue.

As we were preparing the issue, we were also taken by surprise by the Covid-19 global pandemic, upsetting our lives, our ways of working, moving, living, and consuming. During the national lockdown, many of us worried about the ecological future of the planet, about our relations with the rest of the living world, but also about what it means to live in the city in this context. In the issue’s Théma section, we offer a reflection on American cities in the face of global changes. With two-thirds of the population of the Americas living in cities, it seemed fundamental to us to reflect on the processes of global environmental upheavals at the urban level. This choice seems all the more relevant today given the particular effects of the environmental, climate, and health crisis in cities. If the environmental question is at the heart of the notion of global change, the notion proposes a systemic and diachronic vision of several other contemporary dynamics that accompany and participate in the degradation of the environment and the climate, such as demographic, labor, and political turmoils. At a time when cities concentrate several of these dynamics, they cannot escape the effects of these global changes taking place outside of their perimeters. This has been illustrated by the forest fires currently taking place, whether on the US West Coast or in central and southeastern Brazil. Observing the city from this angle means thinking of it as an ecosystem that is clean, subject to hazards, and capable of resilience as well as resistance.

The Théma section brings together a total of eight contributions, including five scientific articles, two interviews and a literary short story. Among these contributions, we can distinguish those focusing on the temporal scale and the spatial inscription of changes in the city. This is the case of Jonathan Tichit's contribution, which reflects on urban ruins as symptoms of global changes in the context of US cities. To this end, he is interested in the photographs of Robert Smithson, Lewis Baltz, and Joel Sternfeld, who capture the unprecedented effects of capitalist globalization on cities and the environment, from the acceleration of the pace of life to the increase in greenhouse gas emissions, from soil pollution to the depletion of exploitable resources. Maria Regina Weissheimer, for her part, questions conservation enhancement policies in Brazil’s historic districts. She gives a picture of the sociological evolution of these districts’ population since the implementation of conservation policies, showing that the results remain uneven. Also exploring the capacity of policies to transform cities, Cléa Fortuné's interview with Pierre-Alexandre Beylier, an assistant professor at the Université Grenoble-Alpes who specializes on borders, offers us a historical, economic, and political outlook on what makes cities on the US-Canada border so special. Beylier’s in-depth reading identifies the stakes of American-Canadian relations, which were shaken by the attacks of September 11, 2001, until the partial closure of the border due to Covid-19.

The last four contributions look more closely at the phenomena of urban resistance and resilience. Three of them focus on Brazilian cities. Linking global changes with social mobilization around urban planning, Humberto Machado Lima Jr. analyzes the political project of the "Passe Livre" movement, whose activists are demanding democratization and free public goods and services, particularly public transport. He examines how the movement seeks to counter the forms of reproduction of inequalities through the construction of an alternative urban project, but he also questions the dialogue and counterpoints of this project in relation to Brazilian urban studies, the notion of marginality used by Manuel Castells, or the concept of the city-enterprise. Nathalia Capellini and François Weigel's interview with Brazilian architect-urban planner João Sette Whitaker, a professor at the University of São Paulo, also offers critical insight on how to think about the city in terms of the inequalities it produces and reproduces. The interview addresses issues like the neo-liberal factory of global cities and its impact on urban planning and the increase in inequalities without forgetting to relate it to the current Brazilian political context.

The inscription of power relations in the city is multiple. Angèle Proust’s article studies the confrontation of two socio-spatial models of urban agriculture in the metropolitan areas of São Paulo. Her analysis allows her to think about food justice at the megalopolis scale and to question the role of agriculture in enhancing urban margins and empowering local actors.

Félix Gueguen focuses on the Plaza de la Hoja neighborhood in Bogotá, Colombia, and on how victims of the armed conflict were relocated to urban areas and integrated into new neighborhoods. In doing so, he comes to interrogate the notions of identity and the reconstruction of identity of the displaced, using mental maps drawn by his interlocutors. Finally, his study insists on the politicization of urban planning projects and social housing targeting populations displaced by force, and the limits of these unfinished projects.

To conclude this thematic dossier, we are pleased and honored to publish an unpublished text written by Ronaldo Correia de Brito, one of the most important Brazilian writers of the current literary panorama. Immersing us in the urban world, he offers a fictional approach through the eyes of a walker who, suffocated by the empty days of his forties and the anguish of the coronavirus, sinks into the deserted and desolate streets of the labyrinthine city of Recife.

In addition, RITA welcomes two other contributions in its Champ Libre section. The first, in the section Fabrique de la Recherche, is proposed by Christophe Brochier. In the perspective of a reflection on our profession of teacher-researcher, his contribution questions the challenges of teaching social sciences in undergraduate programs. Even if there are real difficulties, the author suggests that this may be an opportunity to introduce "the research perspective" into our teaching activities, using the "researcher's logic" to pass on knowledge adapted to students’ formative needs.

In the second piece, André Sanches Siqueira Campos and Tullo Vigevani bring together Amado Cervo, a professor in history of international relations at the University of Brasilia, and Audrey Alejandro, who published in 2019 Western Dominance in International Relations? The Internationalisation of IR in Brazil and India. Through a joint review of the two authors, Campos and Vigevani question the existence of a specifically Brazilian theory of international relations. They question the production of knowledge and theories and their internationalization from the South.

In conclusion, we would like to warmly thank the authors and readers for their participation in this issue. Happy reading to all of you! We are looking forward to future collaborations,

Nathalia Capellini and Céline Raimbert, for RITA’s editorial committee

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Edito n°13

A organização desse número 13 da RITA foi particular. No final do ano 2019, enquanto integrantes do coletivo das Revistas em Luta, participamos da mobilização contra a Lei da Programação Plurianual de Pesquisa (LPPR) proposta pelo governo francês. Essa lei pretende aumentar o controlo administrativo do ensino superior e desregulamentar os cargos públicos universitários, podendo assim aumentar exponencialmente a precariedade, já muito alta, das equipes pedagógicas e administrativas da Universidade. Ela ameaça a autonomia universitária e prevê uma concentração dos recursos distribuídos por projeto, mascarando ne verdade uma competição cada vez acirrada de todos contra todos e a subordinação da pesquisa à interesses econômicos e industriais. A LPPR, apresentada no Conselho dos Ministros em pleno verão europeu, está mais do que nunca na agenda do governo e por isso continuamos mobilizados e atentos nesse início de semestre. Por isso, publicamos a integralidade do editorial comum das Revistas em Luta (em francês), nesse número da RITA.

Durante a preparação dessa edição, foi também a pandemia mundial do novo coronavírus que nos abalou, afetando nossas vidas, maneiras de trabalhar, se locomover e morar . Durante o confinamento, muitos de nós começamos a nos interrogar sobre o futuro ecológico do planeta, nossas relações com os outros seres vivos, mas também nos significados da vida nas cidades em meio a esse contexto. Na seção Tema do número 13 da revista RITA, propomos, precisamente, uma reflexão sobre as cidades americanas frente às mudanças globais. Enquanto dois terços da população das Américas vivem em cidades, consideramos fundamental uma reflexão sobre os processos de transformações ambientais planetárias na escala urbana. Essa escolha nos pareceu ainda mais pertinente ao constatar os efeitos particulares da crise ambiental, climática e sanitária nas cidades. Por certo, a questão ambiental está no coração da noção de mudanças globais, mas ela propõe também uma visão sistêmica e diacrônica de várias dinâmicas contemporâneas que acompanham e participam da degradação do meio-ambiente e do clima - como as transformações da demografia, do mundo do trabalho ou ainda da política. Numa época em que as cidades concentram muitos desses processos, elas também são afetadas pelos efeitos das mudanças globais que acontecem fora de seus perímetros, como o observamos no caso dos incêndios recentes em florestas da costa oeste dos Estados Unidos ou no Centro-Oeste e Norte do Brasil. Observar a cidade sob esse ângulo consiste então em considerá-la como um ecossistema próprio, sujeito à contingências e capaz tanto de resiliências quanto de resistências.

A parte Tema do número 13 da RITA reúne, no total, oito contribuições: cinco artigos científicos, duas entrevistas e um conto literário. Podemos distinguir entre essas contribuições, as que se interessam pela escala temporal e pela inscrição espacial dessas mudanças nas cidades. É o caso do artigo de Jonathan Tichit, que reflete sobre a maneira de compreender as ruínas urbanas, sintomas das mudanças globais no contexto das cidades estadunidenses. Para tanto, ele se interessa pelas fotografias de Robert Smithson, Lewis Baltz ou ainda Joel Sternfeld, que capturam os efeitos sem precedentes da globalização capitalista sobre as cidades e o meio-ambiente – da aceleração do ritmo de vida até o aumento na concentração dos gases de efeito estufa, passando pela poluição dos solos e a hipertrofia dos recursos naturais. A questão das ruínas leva assim a uma reflexão mais ampla sobre o patrimônio urbano. Nessa ótica, Maria Regina Weissheimer questiona as políticas de valorização patrimonial de bairros históricos brasileiros. Ela tenta elaborar um quadro da evolução da população nesses bairros desde os primórdios das políticas patrimoniais, demonstrando que, em muitos casos, o resultado não é sempre satisfatório. Observando também a capacidade das políticas públicas de transformar as cidades, a entrevista de Cléa Fortuné com Pierre-Alexandre Beylier, Professor na Universidade Grenoble-Alpes e especialista das fronteiras, nos oferece um olhar histórico, econômico e político sobre aquilo que faz a particularidade das cidades fronteiriças entre o Canadá e os EUA. Sua leitura aprofundada penetra nas relações entre esses dois países, afetadas pelos atentados do 11 de setembro de 2001, e alteradas agora pelo fechamento parcial da fronteira por causa do coronavírus.

As quatro últimas contribuições se debruçam sobre os fenômenos de resistências e resiliências urbanas – e, entre elas, três se focalizam sobre as cidades brasileiras.

Pondo em relação as mudanças globais com a mobilização social em torno do planejamento urbano, Humberto Machado Lima Jr. se interessa pelo projeto político do Movimento Passe Livre, cujos militantes reivindicam a democratização e a gratuidade dos bens e serviços públicos, em particular os transportes coletivos. Ele analisa de que forma o movimento visa a lutar contra as formas de reprodução das desigualdades através da construção de um projeto urbano alternativo, interrogando o diálogo e os contrapontos desse projeto com os estudos urbanos brasileiros, a noção de marginalidade utilizada por Manuel Castells ou o conceito de cidade-empresa. A entrevista de Nathalia Capellini e François Weigel com o arquiteto-urbanista João Sette Whitaker, professor na Universidade de São Paulo, permite também pensar na cidade sob o prisma das desigualdades que ela produz e reproduz. São assim evocadas a fábrica neoliberal das cidades globais e suas consequências sobre o urbanismo e o aumento das desigualdades, sem esquecer de ponderar a relação entre essas questões e o contexto político brasileiro atual.

A presença de relações de poder na cidade é múltipla. Angèle Proust, por sua vez, se centra no confronto de dois modelos sócio-espaciais de agricultura urbana nas áreas metropolitanas de São Paulo. Sua análise permite refletir sobre a justiça alimentar na escala de uma megalópole, questionar o papel da agricultura para a valorização das margens urbanas e a emancipação dos atores locais.

Quanto ao artigo de Félix Guegen, ele mergulha no bairro de Plaza de la Hoja em Bogotá, na Colômbia, observando a relocalização de populações vítimas do conflito armado em meio urbano e a sua reintegração em novos bairros. Dessa forma, o autor questiona, as noções de identidade e de reconstrução identitária das pessoas deslocadas mobilizando em particular mapas mentais desenhados por seus interlocutores. Por fim, seu estudo insiste na politização dos projetos de urbanismo e de moradia social destinados às populações removidas e nos limites desses projetos inacabados.

Para fechar esse dossiê temático (Dossier), temos o prazer e a honra de publicar um texto inédito produzido por Ronaldo Correia de Brito, um dos mais importantes escritores brasileiros do panorama literário atual. Ele nos oferece uma perspectiva ficcional sobre o cenário urbano contemporâneo, através do olhar de um passeante que, exaurido pelos dias vazios de quarentena e pela angústia no contexto da pandemia de coronavírus, mergulha nas ruas desertas e desoladoras de um Recife labiríntico.

Além disso, RITA acolhe em suas páginas Champ libre duas outras contribuições. Com o objetivo de refletir sobre a nossa profissão de professores e pesquisadores, Cristophe Brochier nos propõe uma reflexão sobre os desafios do ensino das ciências sociais no bacharelado. O autor considera que esta pode ser uma oportunidade de introduzir "uma perspectiva da pesquisa" em nossas atividades de ensino, utilizando a "lógica do pesquisador" para transmitir conhecimentos adaptados às necessidades de formação dos alunos. Na segunda, André Sanches Siqueira Campos e Tullo Vigevani fazem dialogar Amado Cervo, professor de História das Relações Internacionais na Universidade de Brasília e Audrey Alejandro, que publicou em 2019 um livro intitulado Western Dominance in International Relations? The Internationalisation of IR in Brazil and India. Apoiando-se na leitura desses dois autores, Campos e Vigevani questionam a existência de uma teoria das relações internacionais propriamente brasileira. Trata-se de interrogar a produção de conhecimentos e de teorias, assim como sua internacionalização a partir dos países do Sul.

Em conclusão, não podemos deixar de agradecer calorosamente aos autores e pareceristas pela sua participação nesse número da RITA. Boa leitura para todos e todas! Já estamos aguardando ansiosamente as futuras colaborações,

Nathalia Capellini e Céline Raimbert para o Comité de redação da RITA