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    (In)sécurités dans les Amériques : schèmes idéologiques, politiques publiques et réalités citoyennes
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Représentations médiatiques des favelas cariocas à l’aune des méga-événements sportifs et de la « politique de pacification »

 

Résumé


Ce travail porte sur les représentations journalistiques brésiliennes et françaises des favelas cariocas, à l’aune des méga-événements sportifs (Coupe du monde 2014 et Jeux Olympiques 2016) dans trois journaux français (Le Monde, Le Figaro et Libération) et trois journaux brésiliens (O Dia, Folha de São Paulo et O Globo). Nous montrerons comment les favelas cariocas y sont représentées comme des états de nature au sens de Thomas Hobbes et de Baruch Spinoza, soit sous l’angle des violences qui prennent place dans ces lieux. Nous montrerons également comment ces favelas sont représentées comme faisant partie de l’État de droit brésilien, dans le contexte des méga-événements et de la « politique de pacification », à partir d’un discours davantage social. Nous soulignerons ainsi en quoi, dans ce contexte spécifique que connaît Rio de Janeiro, les médias oscillent entre deux formes de discours particuliers, liés à la mise en place de nouvelles politiques publiques.

 Mots clés : Favelas ; Représentations journalistiques ; Politique de pacification ; Méga-événements ; État de  nature ; État de droit.

 

Resumo

Este trabalho procura analisar as representações das favelas do Rio de Janeiro no contexto dos mega-eventos esportivos (Copa do Mundo de 2014 e Olimpíadas de 2016) em três jornais franceses (Le Monde, Le Figaro e Libération) e três jornais brasileiros (O Dia, Folha de São Paulo e O Globo). O objetivo é mostrar como essas representações baseadas na violência mostram as favelas como “estados de natureza” (Thomas Hobbes e Baruch Spinoza), de um lado. Do outro lado, mostraremos como esses lugares estão sendo representados como partes do Estado de direito brasileiro, a partir de um discurso mais social, ligado à política de pacificação desenvolvida pelo Estado do Rio de Janeiro. De fato, veremos como as políticas públicas podem influenciar os discursos midiáticos.

Palavras chave: Favelas ; Representações jornalísticas ; Politica de pacificação ; Mega-eventos ; Estado de natureza ; Estado de direito.

 

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Laure Guillot Farneti

Master 2 Information Communication
Université de Paris 8

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Représentations médiatiques des favelas cariocas à l’aune des méga-événements sportifs et de la « politique de pacification »

 

 

Introduction

[...] La catégorie de favela utilisée aujourd’hui tant dans les productions savantes que dans les représentations plus médiatiques est le résultat plus ou moins cumulatif, plus ou moins contradictoire, de représentations sociales successives, issues des constructions des acteurs sociaux qui se sont mobilisés sur cet objet social et urbain. (Valladares, 2006 : 14) 

Le Nouveau Petit Robert (2000) définit ainsi les favelas : « au Brésil, des ensembles d’habitations populaires de construction sommaire et dépourvues de confort ». Il existe une multitude de définitions de ces espaces, tout comme il existe une grande diversité parmi ceux-ci. Les premières favelas se sont constituées à la fin du XIXème siècle à Rio de Janeiro, et « représentent une partie importante de l’identité carioca » (Peralva, 2001 : 37). Selon le dernier recensement de l’IBGE (Instituto Brasileiro de Geografia e Estatística) datant de 2010, 1,3 million de personnes vivent dans des favelas réparties dans toute la ville, ce qui représente 22% de la population globale de Rio de Janeiro.

Suite au choix de la ville de Rio de Janeiro pour l’accueil des méga-événements sportifs que sont la Coupe du monde de football de 2014 et les Jeux Olympiques de 2016, les autorités ont dû décider d’un plan pour produire une nouvelle image de la ville. La célèbre « politique de pacification » des favelas cariocas a débuté sous le mandat de Sérgio Cabral Filho, gouverneur de l’État de Rio du 1er janvier 2007 au 3 avril 2014. Plusieurs étapes la constituent : c’est d’abord la reprise par le BOPE (Batalhão de Operações Policiais Especiais), le groupe d’intervention d’élite de la Police Militaire de l’État de Rio de Janeiro, des territoires occupés par le narcotrafic (interventions généralement marquées par une posture guerrière, avec l’utilisation d’armes de guerre, telles que les chars blindés). Viennent ensuite la stabilisation du lieu et l’arrivée des UPP (Unidade de Polícia Pacificadora) pour administrer la sécurité, puis l’occupation définitive et enfin l’après-occupation. Les UPP marquent une différence avec la politique de sécurité menée auparavant, car elles sont implantées directement dans les favelas et sont en lien direct avec la population.

Nous nous intéresserons dans cette étude aux représentations médiatiques des favelas cariocas dans ce contexte spécifique de préparation d’événements sportifs d’ampleur mondiale, et tenterons de comprendre en quoi la « politique de pacification » mise en place à Rio de Janeiro influence les discours médiatiques sur les favelas ? Afin de répondre à ce questionnement, nous verrons en premier lieu comment les médias français et brésiliens représentent les favelas comme des états de nature, selon les théories de Thomas Hobbes et de Baruch Spinoza. En deuxième lieu, nous nous attarderons sur les représentations médiatiques des favelas comme faisant partie de l’État de droit brésilien, à l’aide des théories des deux mêmes philosophes.

Nous avons choisi d’analyser trois journaux français et trois journaux brésiliens : Le Figaro, Le Monde et Libération côté français, O Globo, Folha de São Paulo et O Dia côté brésilien. Tous ces journaux sont des quotidiens. La ligne éditoriale du Figaro est de droite conservatrice. La ligne éditoriale du Monde se situe plutôt au centre-gauche. D’une ligne éditoriale d’extrême gauche au départ, Libération évolue ensuite vers la gauche sociale-démocrate. O Globo est l’un des journaux les plus lus au Brésil, principalement par les classes supérieures. Le journal O Dia, au départ plutôt populaire, est aujourd’hui davantage lu par les classes moyennes. Pour ce qui est de la Folha de São Paulo, ses lecteurs appartiennent aux classes supérieures. Au Brésil, le système médiatique se caractérise par un sensationnalisme élevé. Pour ce qui est de notre analyse de corpus, nous avons décidé de nous attarder sur différents événements qui ont eu lieu entre 2009, soit l’annonce de Rio de Janeiro comme ville d’accueil des Jeux Olympiques, et juillet 2014, soit la fin de la Coupe du monde de football. S’agissant d’une période longue, nous avons préféré nous baser sur quelques événements clés qui ont eu lieu ces dernières années au Brésil, et qui ont été couverts par les presses françaises et brésiliennes. Nous avons choisi de faire une analyse discursive de ces articles, en nous basant sur les titres, les lexiques employés, les photographies, et la construction des différentes figures de personnes. 

 

I. Les favelas cariocas dans les presses française et brésilienne : des états de nature spécifiques

       A. Thomas Hobbes et Baruch Spinoza : deux théories de l’état de nature

      Notons que les favelas, telles qu’elles sont représentées par les presses brésilienne et française, ne se résument pas à une théorie de l’état de nature seulement, mais contiennent des caractéristiques de différents états de nature.

Dans l’état de nature hobbesien, tout homme use de sa force, et donc de violence, pour être au-dessus de l’autre et obtenir ce qu’il désire. La raison humaine est alors soumise aux passions, et il n’y a rien qui définit ce qui est juste ou injuste. Par conséquent, les hommes vivent dans un état permanent d’insécurité. Comme le note Hobbes : « ils sont dans une condition qui se nomme guerre, et cette guerre est de chacun contre chacun » (Hobbes, 1651 : 21). Hobbes relie cet état permanent d’insécurité à l’absence d’instance supérieure qui serait à même de faire régner l’ordre parmi les hommes.

Pour Spinoza, l’action des hommes qui veulent lutter pour leur survie peut être irrationnelle, mais, comme il l’écrit dans l’Éthique (1993), l’affrontement n’est pas l’unique forme de relation entre les hommes. Il existe également des passions positives et les hommes peuvent se porter secours mutuellement : « De fait, même s’il faut décrire une fondation de l’État, les racines de l’ensemble socio-politique sont toujours en chacun » (Garcin-Marrou, 2007 : 30). Ainsi, le processus institutionnel n’est pas externe à la société, et tout homme détient un penchant social. Nous observons donc deux théories très différentes de l’état de nature, et c’est à partir de celles-ci que nous étudions les discours médiatiques sur les favelas cariocas.

       B. Du concept de « ville divisée » à la « métaphore de la guerre » : les favelas comme des états de nature hobbesiens

       Le mythe de la cidade partida,« ville divisée », (Ventura, 1994) désigne cette division socio-économique de la ville de Rio de Janeiro entre les différentes classes sociales, les différents quartiers et les différents groupes culturels. Les représentations de Rio de Janeiro comme « ville divisée » ont renforcé le lien qui relie pauvreté et marginalité aux favelas. Comme Jean-François Deluchey (2003) le note, la population brésilienne a créé un lien entre la délinquance et la pauvreté et a ainsi crée un « ennemi intérieur » : le favelado.

Dans l’article « A fortaleza era de papel »(1) du 26 novembre 2010, le journal O Globo notait que « contrairement à ce que l’on attendait, au regard des situations similaires vécues par le passé, la police ne s’est pas limitée à combattre les foyers de terreur présents sur l’asphalte [quartiers formels de Rio de Janeiro] »(2). Cette division entre la favela et l’ « asphalte » est aujourd’hui naturelle dans la presse brésilienne, et reprise par la presse française : « Cette fois, c’est la guerre, et elle vient des mornes, ces collines peuplées de favelas caractéristiques du paysage de Rio de Janeiro »(3). Ici, les « mornes » représentent les favelas situées sur des collines, mais cette opposition renvoie plus généralement à la division entre les favelas et les quartiers plus riches, car il faut noter qu’une grande partie des favelas se trouvent sur des terrains plats.

En opposant les habitants de la ville de Rio de Janeiro, et en soulignant les violences qui prennent place dans les favelas, les médias usent de la « métaphore de la guerre » (Leite, 2000). Nous nous plaçons donc dans la perspective de l’état de nature hobbesien, où un « état de guerre de chacun contre chacun » (Hobbes, 1651 : 21) régnerait : état de guerre entre les différentes parties de la ville, les favelas et les quartiers plus riches, état de guerre entre les narcotrafiquants et la police, et enfin état de guerre entre les différents groupes armés qui se disputent les territoires des favelas.

Nous pouvons observer l’usage de cette « métaphore de la guerre » (Leite, 2000) suite à un événement qui a eu lieu dans la nuit du 16 au 17 octobre 2009, où deux factions de narcotrafiquants (le Comando Vermelho et Amigos dos Amigos) procèdent à des échanges de tirs dans la favela Morro dos Macacos. Ce n’est qu’en début de matinée que le BOPE intervient. Les combats entre les policiers et les trafiquants sont particulièrement violents et un hélicoptère de la police est atteint. En tout, les combats font douze morts : des habitants de la favela, des policiers et des trafiquants.

Pour cet événement, nous analyserons les titres et les lexiques de trois éditions françaises : les éditions du 19 octobre 2009 pour Le Figaro et Libération, et l’édition du Monde du 20 octobre 2009. Dans les trois journaux nous retrouvons la « métaphore de la guerre », avec un lexique lié au combat. Nous pouvons déjà remarquer cela dans les titres des articles, qui contiennent tous les trois le mot « guerre » : « Scènes de guérilla urbaine dans les favelas de Rio de Janeiro »(4), « Scènes de guerre civile au cœur de Rio de Janeiro »(5), et « Rio ne répond plus de la guerre des gangs »(6) pour Libération. Ce dernier constitue un jeu de mot rappelant le nom du film « Oss 117 : Rio ne répond plus » de Michel Hazanavicius : le comique du film contraste avec la situation que l’article expose. En ce qui concerne le lexique utilisé, nous retrouvons dans les trois articles des termes comme « guerre », « bataille », « morts », « affrontement territorial », « invasion », « échanges de tirs », « balles », « violence », « prendre d’assaut », entre autres. Les trois articles ont la même manière de rentrer dans le sujet, ils mettent en relation les violences avec les méga-événements sportifs à venir, comme nous pouvons le constater dans l’article du Monde : « Deux semaines après avoir été choisie comme ville d’accueil des Jeux Olympiques de 2016, Rio de Janeiro a été le théâtre, samedi 17 octobre, de véritables scènes de guérilla urbaine opposant des trafiquants de drogue aux forces de l’ordre » (7). Cela montre la préoccupation de la communauté internationale face à une violence à laquelle les touristes qui se rendront aux Jeux Olympiques devront peut-être faire face.

En 2010, de nouveaux événements violents vont donner lieu à une grande médiatisation au Brésil et en France : c’est la « politique de pacification » du Complexo do Alemão, qui débute le 25 novembre. L’action de l’État dans ces espaces va être largement médiatisée, le Complexo do Alemão représentant l’un des plus gros ensembles de favelas de la ville, considéré également comme l’un des plus violents. Les éditions que nous étudions sont celles du 26 novembre pour le journal O Globo, et celles du 27 novembre pour O Dia. La stratégie des médias a été de donner un aspect positif à l’intervention de la police militaire et de la marine brésilienne : les articles essayent de créer un consensus autour des opérations des forces de sécurité, fidèles aux discours des autorités. La « métaphore de la guerre » est utilisée par les pouvoirs publics et les médias pour justifier la pacification des favelas. En effet, les autorités de Rio de Janeiro donnent un sens positif au terme de « guerre » qui « est alors employé dans le sens de paix et [le terme de] pacification dans le sens de guerre » (Barthes, 1970 : 139). C’est l’idée qu’à travers la guerre contre le trafic de drogue, les favelas pourront enfin arriver à la paix.

Ces événements ont eu un espace privilégié dans la couverture du journal O Globo : quasiment toutes les unes du journal dans la période étaient consacrées à ceux-ci. Le 26 novembre, O Globo titrait en une « Le Jour J de la guerre contre le trafic »(8). Ce titre est très explicite : en comparant l’opération des policiers brésiliens dans les favelas au jour du débarquement allié en Normandie, le journal se place dans un discours idéologique fort. Le journal appuie donc largement l’État et son action, et constitue en cela le porte-voix du gouvernement.  

Le journal O Dia (9) va également dans ce sens, en soulignant notamment l'opposition entre les forces de sécurité et les narcotrafiquants. C'est ce que nous observons sur la photo utilisée en une du journal : on y voit d'un côté la population applaudir les militaires et de l'autre les narcotrafiquants pointer leurs armes en direction du journaliste, ce qui a pour effet d'effrayer le lecteur, qui se sent également visé.

 

Figure 1 : « Le peuple applaudit la paix, mais le gang ne souhaite que la guerre » O dia, 27/11/2010, p.1 “Justiça manda prender os advogados do terror” (« La justice fait arrêter les avocats de la terreur »). Photos : Deise Rezende / Thiago Cardoso - AFP.

      C. De l’abandon de l’État à l’existence d’une communauté de personnes : les favelas comme des états de nature spinoziens

      Il existe aussi des représentations médiatiques des favelas comme lieux dénués de services publics et où les habitants s’organisent à leur manière. Des représentations où les individus ne seraient pas en état de guerre permanente et où l’on décèle une certaine organisation sociale, et ainsi plutôt des états de nature spinoziens. Nous étudierons plutôt les articles français dans cette partie, car ceux-ci soulignent davantage ces questions. En effet, au Brésil les médias détiennent une tradition sensationnaliste et n’hésitent pas à montrer la moindre scène de violence, et leur principale source d’information sont les autorités ou la police : lorsqu’ils abordent les favelas, ils soulignent davantage les violences qui y prennent place que d’autres points plus sociaux. Du point de vue de l’imaginaire français, les favelas sont un exemple de réalité sociale et urbaine détériorée, elles sont considérées comme des lieux de pauvreté et sont parfois montrées comme des lieux exotiques.

Le manque d’investissement des autorités publiques dans ces lieux est clairement souligné dans les articles français, comme on peut l’observer à travers les mots d’une habitante de Vila Autodromo, favela de la zone ouest de Rio de Janeiro: « Elle s’insurge de voir les pouvoirs publics si prompts à s’activer pour détruire, ‘alors qu’ils n’ont rien fait pendant des années’ »(10). Mais l’absence de l’État dans les favelas ne signifie pas pour autant absence d’organisation sociale. Prenons l’exemple de Vila Autodromo : « On y trouve aussi une chapelle, des temples, des cafés et le centre de l’association des résidents. On est loin d’un bidonville à feu et à sang, les habitants préfèrent parler de communauté »(11). Derrière ces mots, se dévoile une organisation sociale particulière à Vila Autodromo, comme dans toutes les favelas de Rio de Janeiro.

Nous l’avons vu, selon les thèmes abordés, les favelas sont représentées comme des états de nature plutôt hobbesien (lorsque les articles abordent la question des événements violents qui ont lieu dans les favelas) ou plutôt spinozien (lorsqu’il est question des favelas comme lieux où, en l’absence d’État et en la présence du pouvoir imposé par les narcotrafiquants, les habitants s’organisent à leur manière). Il existe cependant des différences dans le traitement journalistique des favelas dans les deux pays. Au Brésil, les journaux étudiés semblent relayer les discours des autorités de Rio de Janeiro et appuyer la « politique de pacification ». Ceux-ci représentent donc davantage les favelas comme des états de nature hobbesien, avec l’utilisation de lexiques, d’images, de discours qui se rapportent à la guerre. En suivant le discours des autorités, les journaux brésiliens cherchent à persuader divers publics de l’utilité de leur action : la population brésilienne, classes moyennes et classes populaires, mais également la communauté internationale. Dans les journaux français, les représentations des favelas à travers le prisme de la violence sont plutôt focalisées sur la relation aux méga-événements sportifs, liées à l’arrivée de milliers de touristes à Rio de Janeiro. L’objectif des journaux français est de mettre en lumière des situations de violence qui pourraient mettre à mal l’organisation des méga-événements sportifs, mais également de souligner des lieux méconnus du public français, les favelas. Ainsi, la presse française est partagée entre des représentations des favelas comme des états de nature hobbesiens et spinoziens.

II. Les représentations de l’intégration des favelas cariocas à l’État de droit brésilien

      A. La « politique de pacification » : la présence nouvelle de l’État dans les favelas et la « métaphore de la paix »

      Parallèlement à la « métaphore de la guerre » (Leite, 2000), une certaine « métaphore de la paix » s’est développée dans les articles sur les favelas. En effet, suite à la première phase de la « politique de pacification », soit la reprise des territoires conquis par les narcotrafiquants, marquée par une posture guerrière, viennent les autres phases, davantage basées sur le dialogue avec la population de ces espaces. C’est ce que nous allons voir à présent.

Chez Hobbes, l’État de droit(12) a pour objectif le maintien absolu de la sécurité. Les rôles de chaque individu et du Souverain(13) sont définis et n’évoluent pas. Pour Spinoza, le droit contient un caractère collectif et chaque citoyen participe à sa construction et à son bon fonctionnement :

De ce fait, l’État hobbesien, premier et absolu, a comme mission fondatrice le maintien de la sécurité ; tandis que l’État spinozien, qui coïncide directement avec la société, instaure un ensemble dans lequel sécurité et progrès de la raison sont indissociables. (Garcin-Marrou, 2007 : 31)

Officiellement, les UPP travaillent selon les principes de la police de proximité, en dialoguant et en respectant les cultures et caractéristiques des communautés. Selon les discours officiels des autorités de la ville et de l’État de Rio de Janeiro, l’État de droit installé dans les favelas correspondrait donc plutôt à un État de droit spinozien où la police et les citoyens seraient dans une relation interactive et interagiraient les uns avec les autres.

L’article du 22 février 2013(14) du journal Folha de São Paulo exprime ce changement et cette « métaphore de la paix ». Selon les mots du gouverneur : « Le processus de pacification est une révolution permanente et énorme. C’est une œuvre en construction. Nous le voyons d’après les réactions des communautés où la solidification de l’UPP est en train de se construire jour après jour »(15)). L’article vante le rôle de l’État, en soulignant les programmes sociaux mis en place en parallèle des UPP dans les favelas et en reprenant les mots du gouverneur, le journal légitime donc l’action de l’État et appuie cette idée de changement. Dans le même sens, l’article de O Globo, « Les élèves de lycées se trouvant dans des lieux pacifiés apprennent mieux »(16) donne, lui, la parole aux enfants, qui estiment la situation actuelle bien meilleure qu’avant : « Je n’ai plus jamais entendu un coup de feu »(17), relate un jeune élève.

La presse brésilienne appuie donc largement la « politique de pacification » : l’occupation des favelas par l’appareil répressif de l’État serait la condition sine qua non pour résoudre les problèmes de la ville de Rio de Janeiro, et pour garantir la paix aux habitants. La presse française évoque également la « politique de pacification », en utilisant un lexique et des images lié à la paix, et en marquant un contraste fort entre l’avant et l’après « politique de pacification ». Les journaux français reprennent ainsi les discours des journaux brésiliens, dans l’objectif de montrer que les autorités brésiliennes œuvrent à la diminution des violences et que Rio de Janeiro devient une ville de plus en plus sécurisée. Les représentations médiatiques des favelas comme des lieux pacifiés donnent à penser que l’État de droit présent dans celles-ci est davantage spinozien qu’hobbesien. En effet, il apparaît dans ces articles que l’État et le citoyen construisent ensemble une nouvelle dynamique dans un esprit de stabilisation de processus politiques pacifiés.

      B. Quand les discours journalistiques sur les favelas deviennent plus sociaux

     En outre, de nouvelles représentations du favelado se sont développées : les journaux représentent les favelas du point de vue de l’État de droit spinozien, dans le sens où la participation du favelado à la société et à l’État le fait exister en tant que sujet. En lui donnant davantage la parole, et en parlant de l’habitant des favelas, les médias contribuent à changer son image  : il est désormais montré comme un citoyen ordinaire . Ce changement de discours se fait par le biais de description d’habitants des favelas. En effet, ceux-ci sont nommés, alors qu’auparavant ils étaient plutôt désignés avec des appellations comme « un habitant ». De plus, quand les habitants des favelas sont le sujet d’articles, ils sont rarement présentés individuellement, mais plutôt sous des termes englobants comme « population ». Comme le note Roland Barthes à propos de la grammaire africaine, ce mot de « population » « est chargé de dépolitiser la pluralité des groupes et des minorités, en repoussant les individus dans une collection neutre, passive [...] ». (Barthes, 1970 : 140). Les discours médiatiques sur les favelas contribuent donc généralement à renforcer cette idée d’une masse de personnes passives. Au contraire, dans des articles plus récents les habitants des favelas sont systématiquement nommés et décrits de façon individuelle. Par exemple, dans Le Monde(18) : « Grand, carrure d’athlète, Thiago, 29 ans, natif du lieu […] ».

De plus, les journaux abordent les favelas autrement que sous l’angle de la violence : la culture dans les favelas, le tourisme ou encore le sport sont autant de sujets désormais traités par les presses brésilienne et française. Nous pouvons noter cela dans l’article du journal O Globo du 11 décembre 2013 « La pacification stimule l’enseignement de l’art dans les favelas de Rio »(19) :

Ingrid, 17 ans, fait du funk, et vit au Morro da Babilônia, dans le quartier Leme. Jonas, 16 ans, vient de l’Alemão, et était le plus agité de la classe, il aime le risque et voulait jouer de la contrebasse électrique dans un groupe. Keila, 14 ans, est la plus timide de sa fratrie composée de quatre autres frères (dix-sept, quinze, trois et un an et demi) qui luttent pour survivre avec leur mère, à Pavão-Pavãozinho, dans le quartier de Copacabana.(20)

Dans cette citation, la nomination et la description des jeunes habitants des favelas les placent comme des citoyens ordinaires.

Notons cependant que la culture est surveillée de près par la police pacificatrice : « Les organisateurs de toute manifestation (politique ou culturelle) doivent en référer à la police et les groupes de musique funk et rap n’ont pas droit de cité à Santa Marta »(21). En effet, avec la politique de pacification, la police interdit de nombreuses activités dans les favelas, et les voix des favelados s’élèvent contre cela. Malgré le renouveau de la police, les relations entre celle-ci et les habitants ne sont pas complètement pacifiées, et c’est ce que nous allons étudier à présent.

      C. La police pacificatrice dans la presse : entre rupture et continuité

     Le renouveau de la police est un thème qui revient souvent dans les articles brésiliens et français : ceux-ci soulignent fortement la rupture qui s’est opérée avec l’entrée en fonction de la police pacificatrice. Ce discours se différencie donc des discours habituels sur la police brésilienne, dénoncée pour ses méthodes violentes, comme on peut l’observer dans le journal O Globo(22) :

Depuis l’installation de l’UPP, les habitants de Borel n’entendent plus les récits de mères qui ont perdu leurs fils, victimes des abus pratiqués par des policiers militaires. Au cours de ces deux dernières années, il n’y a pas eu, au sein de la communauté, de procès-verbaux faisant mention de résistance, raison permettant de classifier les décès de civils survenus au cours de supposés affrontements avec la police.(23)

Dans le même sens, Le Figaro note que « Le miracle a un sigle : UPP, pour Unité de police pacificatrice ». Soulignons les descriptions qui y sont faites de Priscilla de Oliveira Azevedo, la capitaine de l’UPP de la favela Santa Marta dans Libération : « A 32 ans, cette belle métisse à la voix douce et au sourire avenant dirige d’une main de fer la première UPP mise en place par le gouvernement brésilien [...] »(24). L’UPP est personnifiée derrière la figure de Priscilla Azevedo, et nous voyons que les descriptions de la policière contribuent au renouvellement de l’image de la police brésilienne. En soulignant d’un côté le renouveau de la police, les journaux brésiliens et français se placent dans une vision spinozienne de l’État, où la police (et donc l’État) et les citoyens seraient en interaction et agiraient ensemble pour construire un État prospère.

Selon Bruno Gawryszewki, il y a eu une « policialisation » (2013 : 112) de la vie quotidienne dans les favelas. En effet, la police joue un rôle qu’elle ne joue pas habituellement dans les favelas : « En contrepartie, Priscilla de Oliveira et les membres de sa police de proximité exercent un contrôle un peu inquisiteur sur la vie quotidienne des habitants dont ils connaissent les horaires et les moindres habitudes », trouve-t-on dans le même article de Libération. Nous nous éloignons donc de l’État de droit souligné plus tôt et nous rapprochons d’un État de droit hobbesien, où l’État serait le garant de l’ordre et de la sécurité, dans une perspective de contrôle social. La police pacificatrice est donc représentée, d’un côté, comme créatrice de changements positifs, mais une certaine méfiance demeure, comme le démontre ce discours d’un pasteur de la favela Santa Marta : « La police et nous, on commence à peine à se regarder et à se séduire, on n’a même pas encore échangé le premier baiser... Alors les fiançailles, ce n’est pas pour tout de suite ! »(25).

Cette méfiance des favelados envers la police se justifie également par des actes de violence commis par la police pacificatrice, comme nous allons le démontrer avec l’affaire Amarildo. Amarildo Dias de Souza était un maçon qui vivait dans la favela de la Rocinha. Les 13 et 14 juillet 2014, une opération « Paz armada » (« Paix armée », expression paradoxale où l’on souligne encore une fois la volonté des autorités à faire passer pour pacifiques des actions qui détiennent des caractéristiques guerrières) a lieu à Rocinha. Celle-ci mobilise 300 policiers qui arrêtent une trentaine de personnes. Le 14 juillet 2013, Amarildo Dias de Souza est arrêté et emmené à l’UPP de Rocinha. Depuis, il n’a plus donné aucun signe de vie, et son corps n’a toujours pas été retrouvé. Les résultats de l’enquête ont montré qu’il aurait été torturé à mort dans les locaux de l’UPP. Plusieurs policiers, dont le commandant de l’UPP de Rocinha, ont été démis de leurs fonctions et inculpés pour atteinte aux droits de l’homme et assassinat.

L’« affaire Amarildo » représente le déclencheur de la dénonciation de la violence policière dans les favelas : « Des masques à son effigie sont distribués dans les cortèges. Son nom est scandé par les manifestants. Et les réseaux sociaux s’en emparent. Une campagne « Où est Amarildo ? » est lancée. Comme si la disparition de ce maçon de 43 ans avait soudainement permis de porter une lumière crue sur les violences subies par les habitants des quartiers déshérités »(26). En effet, cet épisode se déroule en pleine période de contestation sociale au Brésil : entre juin et juillet 2013, des milliers de brésiliens, toutes classes sociales confondues, descendent dans la rue avec différentes revendications, dont la lutte contre les violences policières. Les assassinats de favelados par la police sont monnaie courante au Brésil, mais le contexte particulier dans lequel la mort d’Amarildo prend place a pour effet une certaine conscientisation de la population brésilienne, et notamment des classes moyennes, par rapport aux violences policières qui existent dans les favelas.

Dans la presse française, l’affaire Amarildo, ainsi que d’autres cas semblables d’assassinats de favelados par la police, vont être largement diffusés et les dérives policières fortement critiquées. Dans Le Figaro daté du 15 août 2013, nous pouvons remarquer que le journal dresse un portrait précis d’Amarildo : « Dans les rues de la Rocinha, la favela où il vit depuis sa naissance, il y a quarante-trois ans, ses amis l’appellent ‘le Bœuf’. En dépit d’un corps malingre, Amarildo de Souza parvient à charger sur son dos deux gros sacs de ciment. Il porte aussi les malades, incapables de remonter seuls chez eux, au sommet de la colline. »(27). Comme si le journal voulait montrer qu’Amarildo était un citoyen comme un autre, en insistant sur ses qualités. Les presses françaises et brésiliennes dénoncent donc les violences policières qui ont lieu contre les favelados dans le contexte de la « politique de pacification ». Nous revenons ainsi davantage à des représentations des favelas comme des états de nature, plutôt spinoziens, dans le sens où face à la violence de certains policiers, les journaux soulignent l’organisation des habitants des favelas, et leur donnent la parole, ce qui n’était pas tellement le cas par le passé.

 

Conclusion

En partant du postulat que les médias et les politiques publiques s’influencent mutuellement, nous avons essayé de montrer en quoi la « politique de pacification » influence les discours médiatiques français et brésiliens. Nous nous sommes attachés à montrer en quoi, à l’heure de la « politique de pacification », les presses brésiliennes et françaises représentaient d’une part les favelas comme des états de nature, à travers le prisme de la violence, et d’autre part, comme des espaces intégrés à l’État de droit brésilien, selon les théories de Thomas Hobbes et Baruch Spinoza.

Cependant, les évènements violents ont toujours plus de place dans les journaux que ceux liés à l’apaisement. Les habitants des favelas réfutent ce discours basé sur la violence. La notion de limpeza moral (« nettoyage moral »), développée par Márcia Leite Pereira (2008) exprime le fait que les habitants des favelas cherchent à s’éloigner des représentations dominantes dans les médias. À partir de ces constats, de nombreux médias alternatifs sont nés dans différentes favelas. C’est par exemple le cas du journal Maré de notícias, produit par les habitants du Complexo da Maré, ensemble de seize favelas de la zone nord de Rio de Janeiro. Celui-ci a pour objectif d’informer les habitants sur ce qu’il se passe dans leurs communautés, à partir d’un point de vue différent de celui des grands médias.

Les habitants des favelas cherchent à s’éloigner des discours dominants qui existent à leur égard, diffusés par des médias largement sensationnalistes et peu pluralistes. Il s’agit de montrer qu’au-delà de la violence, les favelas sont constituées de personnes ordinaires, d’activités culturelles, de lieux de loisirs et d’apprentissage. Cette communication communautaire détient des caractéristiques des critiques contre-hégémoniques et expressivistes développées par Dominique Cardon et Fabien Granjon dans leur ouvrage Médiactivistes (2013). Elle est contre-hégémonique, dans le sens où elle « dénonce les effets de la monopolisation de la production de l’information par des conglomérats économico-politiques de plus en plus concentrés » (Cardon et Granjon, 2013 : 11). Mais elle est aussi à caractère expressiviste, car elle « revendique un élargissement des droits d’expression des personnes en proposant des dispositifs de prise de parole ouverts qui doivent leur permettre de s’affranchir des contraintes imposées par les formats médiatiques professionnels » (Cardon et Granjon, 2013 : 11). Ces discours cherchent à atteindre les habitants des favelas, mais également les habitants des autres parties de la ville de Rio de Janeiro, qui méconnaissent très souvent les favelas et leur réalité.

 

Notes de fin
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(1) O Globo, 26 novembre 2010, “A fortaleza era de papel”

(2) “Ao contrário do que se esperava, a considerar situações semelhantes vividas no passado, a polícia não se limitou a combater os focos de terror no asfalto”

(3) Le Figaro, 19 octobre 2009, « Scènes de guerre civile au cœur de Rio de Janeiro », p. 9.

(4) Le Monde, 20 octobre 2009, « Scènes de guérilla urbaine dans les favelas de Rio de Janeiro », p. 8.

(5) Le Figaro, 19 octobre 2009, « Scènes de guerre civile au cœur de Rio de Janeiro », p. 9

(6) Libération, 19 octobre 2009, « Rio ne répond plus de la guerre des gangs », p. 8

(7) Le Monde, 20 octobre 2009, « Scènes de guérilla urbaine dans les favelas de Rio de Janeiro », p. 8

(8) O Globo, Une, 26 novembre 2010, “O Dia D da guerra ao tráfico”.

(9) O Dia, 27 novembre 2010, “Povo aplaude paz, mas bando só quer guerra”

(10) Libération, 31 mai et 1er juin 2014, « Autodromo, cerné par la modernité », p. 6.

(11) Le terme de communauté est un synonyme de favela, largement utilisé par les habitants de ces espaces, parfois pour s’éloigner des stigmates qui constituent le terme de favela. Le terme est repris par divers acteurs, dont les médias. Dans cette citation, le terme est employé pour souligner l’organisation des habitants de Vila Autódromo, qui luttent pour ne pas être assimilés aux préjugés généralement rattachés aux favelas.

(12) On entend par État de droit un État régit par des lois, au contraire de l’état de nature.

(13)Dans la pensée de Hobbes, le consentement de l’individu au Souverain est la base de l’État de droit. Le Souverain est donc le gardien de la sécurité et détient les pouvoirs absolus sur le peuple.

(14) Folha de São Paulo, 22 février 2013, “‘Vida com UPP é muito melhor do que antes’, diz governador do Rio”

(15) “O processo de pacificação é de uma revolução permanente muito grande. É uma obra em construção. A gente vê, volta e meia, reações em comunidades onde a solidificação da UPP está sendo construída dia após dia.”

(16) O Globo, 10 décembre 2013, “Alunos de colégios em áreas pacificadas estão aprendendo mais”

(17) “Nunca mais ouvi um tiro”

(18) Le Monde, 30 septembre 2010, « A Rio, la renaissance de la favela Santa Marta », p. 6.

(19) O Globo, 11 décembre 2013 “Pacificação alavanca ensino artístico em favelas do Rio”.

(20) “Ingrid, de 17 anos, é funkeira e mora no Morro da Babilônia, no Leme. Jonas, de 16 anos, do Alemão, era o mais bagunceiro da turma, tem um jeito arisco e queria tocar contrabaixo elétrico numa banda. Keila, de 14 anos, é a mais tímida numa escadinha de outros quatro irmãos (17 anos, 15, 3 e um ano e meio) que lutam pela sobrevivência ao lado da mãe, no Pavão-Pavãozinho, em Copacabana. Histórias diferentes, comunidades diferentes e um interesse comum: o violoncelo.”

(21) Libération, 11 janvier 2011, « Santa Marta, favela désarmée », p. 28.

(22) O Globo, 7 décembre 2013, “Com UPPs, a voz sem medo dos que não tinham vez é ouvida”.

(23) “Desde a implantação da UPP, os moradores do Borel não escutam mais relatos de mães que perderam filhos, vítimas de abusos praticados por PMs. Nos dois últimos anos, não houve na comunidade nenhum registro de auto de resistência, como eram classificadas as mortes de civis ocorridas em supostos confrontos com policiais”.

(24) Libération, Ibid.

(25) Le Figaro, 22 mars 2010, « La police brésilienne reprend pied dans les favelas »

(26) Le Monde, Op. cit.

(27) Le Figaro, 15 août 2013, « Les disparitions forcées se multiplient à Rio de Janeiro »

 

Bibliographie

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Pour citer cet article

Laure Guillot Farneti, « Représentations médiatiques des favelas cariocas à l'aune des méga-événements sportifs et de la "politique de pacification" », RITA [en ligne], n°9 : juin 2016, mis en ligne le 4 juillet 2016. Disponible en ligne: http://revue-rita.com/resumesderecherche9/representations-mediatiques-des-favelas-cariocas-a-l-aune-des-mega-evenements-sportifs-et-de-la-politique-de-pacification.html#ftnref5